Giovanni Mpetshi Perricard passe le premier tour

Dans une ambiance électrique sur le court Suzanne-Lenglen, Giovanni Mpetshi Perricard, 21 ans, a décroché la première victoire de sa carrière à Roland-Garros, en dominant le Belge Zizou Bergs en quatre sets (4-6, 6-3, 7-6 [5], 6-4). Une performance mémorable dans un contexte hautement émotionnel, sublimée par une rencontre furtive avec son idole, Roger Federer. Entre première réussite à domicile, public en fusion et clin d'œil familial, le jeune Français a vécu un début de tournoi inoubliable.

Une première victoire qui vaut de l’or

Jusqu’ici, Roland-Garros n’avait jamais souri à Giovanni Mpetshi Perricard. Ni en qualifications, ni dans le grand tableau. Ce dimanche, sur le court Suzanne-Lenglen, le Lyonnais a enfin brisé le plafond de verre. Face à un adversaire coriace, le match aurait pu basculer dans l’autre sens, notamment dans un troisième set étouffant où le Français s’est retrouvé mené 5-0 dans le tie-break. Mais dans une ambiance en fusion, porté par un public de feu, il a enchaîné sept points consécutifs pour renverser la vapeur.

« Je n'avais jamais vécu quelque chose d’aussi fort », confiait-il après la rencontre. « Avec 8 000, peut-être 10 000 personnes derrière toi à chaque point, tu te sens presque invincible. » Ce moment de grâce, il l’a pleinement savouré. Et ce n’est pas seulement la victoire qui l’a marqué, mais la manière, l’attitude, le sang-froid, la gestion de ses émotions dans un contexte bouillant.

Federer, l’idole d’un jour et de toujours

Cerise sur le gâteau de cette journée déjà parfaite, Roger Federer lui-même est venu glisser un discret mais marquant « Bien joué ! » à l’issue de la rencontre. Une bénédiction pour le jeune Français qui admire depuis toujours la légende suisse. « C'était un moment court, mais très intense », souriait-il. « J’espère qu’à la prochaine occasion, je serai un peu moins timide. » La présence de Federer à Paris, pour rendre hommage à Rafael Nadal, a transformé ce premier succès en un moment doublement inoubliable.

Une victoire qui a du sens

Au-delà du résultat, l’attitude du jeune Français a impressionné. Son coach, Emmanuel Planque, n’a pas caché sa satisfaction : « Ce qui me plaît, c’est son état d’esprit. Il n’avait jamais réussi à vraiment s’exprimer ici à Roland-Garros, il était un peu en retrait émotionnellement. Là, il a su canaliser, transformer cette intensité en force. » Ce contrôle des nerfs, cette maturité dans les moments chauds laissent entrevoir une vraie montée en puissance chez ce joueur de 2,03 mètres, encore en pleine éclosion.

En ligne de mire : Damir Dzumhur au 2e tour

Giovanni Mpetshi Perricard ne compte pas s’arrêter là. Qualifié pour le deuxième tour, il affrontera mercredi le Bosnien Damir Dzumhur, un adversaire expérimenté mais prenable. Le Français sait que les attentes autour des joueurs tricolores sont immenses à Paris, et il le dit lui-même : « Le plus important, c’est de se concentrer sur soi. » Ce premier succès pourrait bien servir de déclic et libérer un potentiel encore en construction.

Petit clin d’œil à la famille

Dans cette dynamique euphorique, une petite rivalité fraternelle s’est invitée dans les coulisses. Sa sœur Daphnée, également joueuse, avait remporté son premier match de qualification la semaine passée. « Je lui ai dit que je n’aimais pas du tout qu’elle ait gagné avant moi ! », plaisantait le grand frère. Un clin d’œil affectueux, preuve que la fratrie Mpetshi Perricard avance, unie, sur les traces de la réussite.

Vers une belle aventure parisienne ?

Dans ce début de Roland-Garros chargé d’émotions, Giovanni Mpetshi Perricard a fait plus que gagner un match : il s’est révélé à lui-même, au public, à ses ambitions. Porté par une énergie nouvelle, soutenu par une foule conquise, et inspiré par les géants qu’il côtoie désormais dans les coulisses, le jeune Français entame son aventure parisienne avec la promesse d’un avenir radieux.

Et ce n’est peut-être que le début.