Quart de finale |
Équipe de Russie
Russie
Mirra Andreeva
0 - 2
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Set

Mirra Andreeva63
Lois Boisson76

Lois Boisson est en demi-finale

Nico Par Nico

Publié le

Il y a des victoires qui marquent une carrière. Et puis il y a celles qui marquent l’histoire. Loïs Boisson, 361e joueuse mondiale, vient de signer l’une des plus grandes performances du tennis féminin français moderne, en battant la n°6 mondiale Mirra Andreeva en deux sets haletants (7-6 [6], 6-3) en quart de finale de Roland-Garros. Un exploit majuscule, retentissant, magique.

À 22 ans, pour son premier Grand Chelem, la Dijonnaise vit une épopée inimaginable il y a encore quelques mois. L’an dernier, elle regardait le tournoi depuis un lit d’hôpital, le genou en lambeaux après une rupture du ligament croisé. Cette année, elle est dans le dernier carré de Roland-Garros, une première pour une Française depuis Marion Bartoli en 2011. Et elle est même la plus jeune tricolore à y parvenir depuis Amélie Mauresmo à Wimbledon en 1999. Rien que ça.

Un combat féroce, une résistance héroïque

Le match s’est joué dans un Philippe-Chatrier au toit fermé, à l’ambiance presque surréelle. Le premier set, d’une intensité exceptionnelle, a duré plus d’1h20. Boisson, dominée par moments par la puissance et la précision de la prodige russe de 18 ans, s’est battue avec une résilience incroyable. Menée 5-3, elle a écarté une balle de set à 4-5 d’un revers croisé gagnant, son premier du match. Puis, malgré trois balles de set ratées dans un jeu de 14 minutes, elle a gardé son sang-froid dans le tie-break, pendant qu’Andreeva accumulait les fautes directes. La Française a frappé fort, renversé la vapeur, et cueilli le premier set à la stupeur générale.

Le peuple chante, Boisson répond

Loïs Boisson a fait corps avec le public, le doigt sur l’oreille après chaque point décisif, comme pour mieux écouter la clameur monter. Elle a joué avec le cœur, avec les tripes, avec une agressivité calculée, mais aussi avec une palette technique étourdissante : amorties, longs revers le long de la ligne, changements de rythme, elle a tout osé. Tout tenté. Et tout réussi.

Le deuxième set fut tout aussi mental. Menée d’un break (1-3), elle a immédiatement réagi pour revenir à 3-3, puis a profité d’un moment de tension extrême chez son adversaire. Andreeva, minée par les émotions, a commis neuf doubles fautes et vu son jeu se déliter. En face, Boisson n’a pas tremblé : elle a servi le plomb, serré le jeu, et converti ses occasions avec l’efficacité d’une joueuse du Top 10.

Un symbole, une révélation, une promesse

Cette victoire n’est pas une parenthèse. Elle est le résultat d’un retour courageux, d’un travail acharné et d’un talent longtemps resté dans l’ombre à cause des blessures. Boisson n’a disputé que six matches sur le circuit WTA avant ce Roland-Garros, mais elle joue comme une vétérane. Sa fougue, sa détermination, sa capacité à élever son niveau dans les moments décisifs impressionnent.

Au-delà de la performance individuelle, Loïs Boisson réveille tout un tennis français féminin en quête de nouveaux visages, de nouvelles héroïnes. Elle incarne cette nouvelle génération qui refuse les limites, qui ne croit plus aux hiérarchies établies, et qui ose rêver en grand.

Un nouveau défi : Coco Gauff, la n°2 mondiale

Jeudi, elle retrouvera Coco Gauff, n°2 mondiale et récente vainqueure de l'US Open.

Un défi monumental, sans aucun doute. Mais après avoir battu la n°6 mondiale, et s’être relevée d’une blessure qui aurait pu tout arrêter, plus rien n’effraie Loïs Boisson. Elle joue chaque match comme si c’était le dernier. Et elle avance, portée par un public conquis, une énergie folle, et une conviction simple : elle a sa place parmi les grandes.

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