Lois Boisson, un nouveau statut pour une nouvelle joueuse

Nico Par Nico

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Lois Boisson a quitté Roland-Garros ce jeudi avec une défaite en demi-finale face à l’Américaine Coco Gauff (6-1, 6-2), mais elle a surtout conquis bien plus qu’un simple match : le cœur du public, le respect du circuit, et un avenir radieux dans le tennis mondial. Après un tournoi exceptionnel, la Française de 22 ans s’apprête à passer un cap dans sa carrière.

Une maturité déjà impressionnante

En conférence de presse, il était difficile de dire si Boisson avait gagné ou perdu, tant son discours était posé, lucide, et empreint de sérénité. Malgré la fatigue accumulée – aucun jour de repos entre son quart et sa demie – elle a immédiatement précisé que son physique n’avait pas flanché, mais que son adversaire était simplement trop forte : « C’était juste trop difficile, je n’arrivais pas à mettre mon jeu en place. »

Pas d’excuses, pas de drame. Seulement une analyse honnête et un regard tourné vers l’avenir. « Je suis déçue, bien sûr, car je voulais aller plus loin, mais ce ne sera sûrement pas très long à digérer. »

Un nouveau statut à apprivoiser

Passée de la 361e à la 65e place mondiale en deux semaines, Lois Boisson est devenue, à la surprise générale, la nouvelle n°1 française. Mais loin d’être grisée, elle garde la tête froide : « Je suis bien entourée, je vais garder les pieds sur terre et tout se passera bien. »

Elle le sait, ce n’est que le début. Sa philosophie ? « La confiance acquise sur ce tournoi, ce n’est pas un acquis définitif. Chaque semaine, tout est à recommencer. » Ce discours mature, presque professionnel, témoigne de sa lucidité et de son mental déjà très solide.

L’avis de son coach : « Ça vaut plus que deux ans d’entraînement »

Son entraîneur, Florian Reynet, qui l’accompagne depuis deux ans, a assisté à l’explosion de sa protégée avec une grande fierté. Revenu sur leur parcours, il rappelle le contexte : une grave blessure aux ligaments croisés l’an dernier l’avait privée de Roland-Garros 2024. « On est repartis de zéro, sur une chaise, une fois par semaine. Et elle a bossé comme jamais. »

Ce Roland-Garros est donc bien plus qu’un exploit : c’est une renaissance. « Cette quinzaine, ça vaut plus que deux ans d’entraînement. Elle a battu des joueuses du top mondial (Mertens, Pegula, Andreeva), elle a gagné une confiance qu’on ne peut pas simuler. »

Il se souvient aussi de moments uniques en coulisses, comme ce jour où on leur a proposé un entraînement avec Jannik Sinner. « C’était surréaliste. Mais elle a adoré, et ça l’a poussée encore plus. »

La suite : un avenir plein de promesses

Grâce à son classement, Boisson va désormais accéder aux grands tableaux des plus grands tournois. Wimbledon approche, elle n'est pas encore invitée, et même si elle n’a jamais joué sur gazon, Reynet se veut optimiste : « Elle a un super slice, elle voleye bien, elle est agressive en coup droit. Son jeu peut très bien s’adapter. »

Le duo envisage aussi de plus en plus de matches sur dur, une surface encore peu explorée par Boisson. « Avec son coup droit puissant, son service en progression, elle a le potentiel pour être performante partout. »

Conclusion : la naissance d’une étoile ?

Il y a quelques semaines encore, peu connaissaient le nom de Lois Boisson. Aujourd’hui, elle est entrée dans une autre dimension. Elle n’a peut-être pas encore soulevé un trophée majeur, mais elle a gagné bien plus : la confiance d’un circuit, le respect du public, et l’assurance qu’un jour, peut-être, elle ne se contentera plus d’une demi-finale.

Avec son mental d’acier, son humilité et son talent en pleine éclosion, la suite s’annonce belle. Très belle.

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