Lois Boisson / Mirra Andreeva: un duel que tout le monde attend

Nico Par Nico

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C’est un quart de finale de Roland Garros que personne n’avait vu venir, sauf peut-être elle. Lois Boisson, 22 ans, 361e mondiale, dispute ce mercredi le match le plus important de sa carrière Porte d’Auteuil. À son premier Roland-Garros, la Française affronte Mirra Andreeva, prodige russe de 18 ans, déjà bien installée dans le Top 10 mondial. Pour Boisson, l’enjeu est immense : une place en demi-finale de son premier Grand Chelem et la confirmation d’une ascension fulgurante.

Une aventure exceptionnelle

Avant ce tournoi, Boisson n’avait jamais disputé le tableau principal d’un Majeur. Une semaine plus tard, la voilà sur le court central, après avoir écarté tour à tour Elise Mertens, Elsa Jacquemot et, surtout, Jessica Pegula, n°3 mondiale, dans un match référence. À chaque tour, la Française a su déjouer les pièges et repousser ses limites.

Sa force ? Une gestion des émotions remarquable, comme le souligne Marion Bartoli, ancienne lauréate de Wimbledon :

« Elle reste d’un calme impressionnant, même après avoir perdu un set 6-0 ou en étant menée. Elle ne panique jamais. »

Cette sérénité, rare à ce niveau pour une joueuse aussi inexpérimentée, est l’un de ses meilleurs atouts. Soutenue par le public du court Philippe-Chatrier, elle semble portée par une dynamique quasi irréelle. Et elle y croit. « Et pourquoi pas gagner ? », lançait-elle avec un sourire après son succès face à Pegula.

Un Everest nommé Andreeva

Mais face à elle, c’est un véritable phénomène du tennis mondial qui se dresse. Mirra Andreeva, 6e au classement WTA, vit un tournoi de rêve. En huit matchs (simple et double), elle n’a pas concédé le moindre set et n’a passé que 9h52 sur les courts. Une gestion d’exception, à l’image de sa maturité et de son calme. Sa sœur Erika, également joueuse pro, en parle avec admiration :

« Elle ne se pose pas de questions. Elle fonce. Elle prend du plaisir, joue pour elle, pas pour les autres. »

Mirra n’en est pas à son coup d’essai : déjà demi-finaliste ici l’an passé, elle a remporté coup sur coup les WTA 1000 de Dubaï et Indian Wells cette saison. Elle impressionne autant par son jeu varié, complet, précis, que par sa capacité à gérer la pression, à seulement 18 ans.

Une bataille tactique

Comment Lois Boisson peut-elle créer l’exploit ? Selon Bartoli, la clé sera dans la variation :

« Elle devra jouer avec beaucoup de volume, repousser Andreeva et glisser des amorties comme contre Pegula. Varier la longueur de balle pourrait la déstabiliser. »

Boisson a pour elle un coup droit puissant, une solidité mentale et une surface qu’elle apprécie. Elle n’aura rien à perdre, ce qui peut la libérer face à une adversaire ultra-favorite.

Une opposition de styles, une rencontre de générations

Ce match incarne une opposition fascinante : l’outsider française en état de grâce contre la machine russe programmée pour gagner. D’un côté, une joueuse qui vit ses premiers frissons de Grand Chelem ; de l’autre, une adolescente déjà rodée aux plus grandes joutes. Mais le tennis est aussi une affaire d’instinct, de momentum, d’émotion. Et Boisson, jusqu’ici, a joué chaque point comme si c’était le dernier.

Tatiana Golovin, ancienne 12e mondiale, résume bien l’aura d’Andreeva :

« Elle est presque faite pour ça. Elle a tout. Mais Loïs a montré qu’elle savait surprendre. »

Une ambiance électrique attendue sur le Chatrier

Le public français, conquis par le parcours de Boisson, jouera sans doute un rôle capital. Dans cette arène qu’elle découvre mais qu’elle semble apprivoiser à merveille, la jeune Niçoise pourrait bien écrire l’une des plus belles pages de sa carrière. Ou du tennis français.

Ce quart de finale ne sera pas seulement une confrontation entre deux joueuses que tout oppose en expérience. Ce sera un choc de confiance, de mental et de stratégie. Et si le rêve continuait ?

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