Arthur Rinderknech tombe en finale face à Valentin Vacherot

L’histoire du tennis a connu ce dimanche à Shanghai un tournant aussi inattendu qu’émouvant. Le Monégasque Valentin Vacherot (26 ans, 204e mondial) a remporté le Masters 1000 de Shanghai, en renversant son cousin Arthur Rinderknech (54e mondial) en finale (4-6, 6-3, 6-3). En deux heures et quatorze minutes d’un combat aussi fraternel qu’intense, Vacherot est devenu le joueur le plus mal classé de l’histoire à s’imposer dans un tournoi de cette envergure.

Un exploit historique pour la Principauté

Avant cette folle semaine, Monaco n’avait jamais connu un vainqueur d’un tournoi ATP dans l’ère Open. Ce triomphe fait donc de Valentin Vacherot le premier joueur monégasque à inscrire son nom au palmarès du circuit professionnel. Le symbole est immense : un petit pays, un joueur quasi inconnu, et une victoire dans l’un des tournois les plus prestigieux du monde.

Grâce à ce succès, Vacherot bondira de 164 places au classement ATP pour se retrouver dès lundi 40e mondial. Un bouleversement spectaculaire rendu possible par une série de performances dignes d’un scénario hollywoodien. Le Monégasque a successivement éliminé Bublik (17e), Machac (23e), Griekspoor (31e), Rune (11e), Djokovic (5e) et enfin son cousin Rinderknech. Un parcours de géant, surtout lorsqu’on se rappelle qu’il avait été à deux points de la défaite en qualifications face au Canadien Liam Draxl.

Une finale entre cousins marquée par l’émotion

Cette « cousinade » inédite sur le circuit ATP n’a pas été simple à vivre pour les deux protagonistes. Connaissant parfaitement le jeu de l’autre, ni l’un ni l’autre ne parvenait à se libérer totalement dans ce contexte si particulier.

Rinderknech, plus expérimenté, prenait d’abord l’avantage grâce à un service solide (68 % de premières balles réussies). Il remportait logiquement le premier set 6-4, semblant se diriger vers une victoire rationnelle. Mais le mental de Vacherot allait renverser la tendance.

Plus relâché dans le second acte, le Monégasque haussa le ton, décrocha son premier break au meilleur moment (4-3), avant de conclure 6-3. Porté par la confiance, il débuta le troisième set tambour battant, prenant rapidement le service de son cousin.

Dès lors, le scénario sembla écrit : Vacherot, impeccable au service (15 points consécutifs remportés à un moment du set), domina la fin du match avec une assurance surprenante. À 5-3, il convertit sa deuxième balle de match d’un passing gagnant plein de maîtrise avant de fondre en larmes au moment de l’accolade finale.

Le rêve monégasque et la malédiction française

Ce triomphe vient aussi prolonger une disette du tennis français : aucun joueur tricolore n’a remporté de Masters 1000 depuis Jo-Wilfried Tsonga en 2014 (Canada). Arthur Rinderknech, qui a réalisé une semaine exceptionnelle, échoue donc aux portes de l’histoire. Mais il aura trouvé sur son chemin un adversaire à la fois redoutable et… de la famille.

Un conte de fées pour les générations futures

Ce succès dépasse largement le cadre du sport. Pour la famille Vacherot-Rinderknech, c’est une histoire de transmission, de passion et de fierté. Pour Monaco, c’est un symbole de réussite inattendue, un exploit qui fera date.

À Shanghai, Valentin Vacherot a prouvé que, dans le tennis comme dans la vie, rien n’est impossible.