Arthur Rinderknech / Valentin Vacherot: la belle cousinade

Nico Par Nico

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Il n’était pas à Shanghai, mais depuis Paris, Lucas Pouille a vibré comme rarement. L’ancien n°10 mondial, reconverti en entraîneur d’Arthur Rinderknech, a suivi avec émotion la qualification de son joueur pour la finale du Masters 1000 de Shanghai, après sa victoire époustouflante contre Daniil Medvedev (4-6, 6-2, 6-4).

Une performance xxl

Une performance monumentale qui propulse le Français de 30 ans dans une finale inattendue… contre son propre cousin, Valentin Vacherot, vainqueur plus tôt de Novak Djokovic. Une histoire de famille aussi improbable que magique.

« C’est irréel, mais pas surprenant »Lucas Pouille salue la transformation de Rinderknech

Depuis la capitale, Lucas Pouille savoure. L’ex-numéro un français, qui encadre Rinderknech depuis 2023, voit dans cette explosion tardive le fruit d’un travail méthodique et patient :

« C’est irréel, une finale entre cousins, mais pour Arthur je ne suis pas surpris. C’est à l’image de ce qu’il met en place depuis plusieurs mois. Après Wimbledon, on a beaucoup discuté de sa programmation, de sa préparation physique… Il a énormément travaillé, même seul sur certains tournois. Ce qu’il montre aujourd’hui, c’est la récompense de cette rigueur. »

Le coach rappelle combien son joueur a su gagner en solidité mentale et physique, même lors de périodes de fatigue comme à Cincinnati où il avait abandonné à cause de la chaleur.

« Il a beaucoup souffert, mais il savait que ce travail porterait ses fruits. Là, il enchaîne des matches longs, de haute intensité, avec un niveau de jeu exceptionnel. Il s’est prouvé à lui-même qu’il pouvait rivaliser avec les meilleurs. »

Et Lucas Pouille de conclure :

« Quand on voit qu’en dehors de Sinner et Alcaraz, tout est ouvert, on se dit qu’il n’y a plus vraiment de limites pour lui. »

Le rêve éveillé de rinderknech

« Personne n’aurait pu imaginer ça » — Rinderknech vit un rêve éveillé

Quelques heures après son exploit face à Medvedev, Arthur Rinderknech partageait sa joie, encore incrédule, au micro des journalistes.

« Même dans nos plus grands rêves, on n’aurait jamais imaginé ça. Deux cousins, 54e et 204e mondiaux, en finale d’un Masters 1000, c’est juste hallucinant ! C’est un truc pour les générations à venir, personne ne pourra nous l’enlever. »

Le Français évoque avec émotion le symbole familial de cette réussite :

« On dirait qu’il y avait une belle étoile au-dessus de nous cette semaine. On n’a pas eu un match facile, mais à chaque fois, on a trouvé la force. Et là, on se retrouve en finale… il y a déjà deux vainqueurs aujourd’hui, et il y en aura encore deux demain. »

Une préparation difficile, une libération totale

Rinderknech reconnaît avoir vécu un début de journée très particulier, partagé entre la tension et l’euphorie après le succès de son cousin Valentin sur Djokovic :

« Les deux heures avant mon match, j’avais le cœur à 170 ! C’était très dur de gérer les émotions. J’ai eu du mal à rentrer dans le premier set, j’étais tendu. Et puis, peu à peu, je me suis libéré, j’ai commencé à jouer mon jeu, à frapper fort. »

Cette libération mentale, combinée à son jeu offensif et à son service retrouvé, lui a permis de renverser Medvedev, pourtant dominateur dans la première manche.

« On va s’amuser comme quand on avait douze ans »

Dimanche, les deux cousins s’affronteront dans un duel historique, la première finale 100 % francophone de l’histoire d’un Masters 1000.

Il n'y aura pas de perdant en finale

Mais au-delà de l’enjeu sportif, c’est surtout une fête de famille et de passion.

« Bien sûr que c’est un sport individuel, mais on a grandi dans une équipe, à l’université au Texas. On a toujours eu cet esprit collectif. Demain, on s’amusera comme quand on avait douze ans et qu’on jouait ensemble. Il y aura un vainqueur et un perdant, mais on sera deux à tenir le trophée. »

Une énergie portée par la victoire

Après une semaine à Shanghai où il a battu successivement Zverev, Lehecka, Auger-Aliassime et Medvedev, Arthur Rinderknech assure qu’il lui reste encore du carburant :

« C’est l’énergie de la victoire. Quand on gagne, on récupère toujours mieux. Je vais faire ce qu’il faut, et demain, on va s’éclater. »

Une page d’histoire pour le tennis français

Quoi qu’il advienne ce dimanche, le clan Rinderknech-Vacherot a déjà écrit l’une des plus belles histoires du tennis français moderne.

Deux cousins, deux trajectoires atypiques, un rêve commun réalisé à Shanghai.

Une preuve éclatante que, parfois, le tennis n’est pas seulement une affaire de raquette, mais aussi de lien de sang et de cœur.

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