Un joueur français suspendu 20 ans pour paris truqués

Nico Par Nico

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Le verdict est tombé : Quentin Folliot, joueur français âgé de 26 ans et ancien 488e mondial, a été suspendu pour vingt ans par l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis (ITIA). L’organisation a rendu sa décision ce jeudi, assortie d’une amende de 70 000 dollars et de l’obligation de rembourser plus de 44 000 dollars de paiements illicites. Une sanction d’une sévérité exceptionnelle, à la hauteur des faits reprochés : 27 infractions au programme anti-corruption du tennis (TACP).

Un rôle central dans un syndicat de trucage de matches

Selon les conclusions de l’enquête menée par l’ITIA, Folliot occupait une place majeure dans un réseau de joueurs agissant pour le compte d’un syndicat criminel spécialisé dans la manipulation de rencontres. Il devient ainsi le sixième joueur sanctionné dans le cadre de cette affaire tentaculaire, après Jaimee Floy Angele, Paul Valsecchi, Luc Fomba, Lucas Bouquet et Enzo Rimoli.

L’ITIA décrit un système structuré, reposant sur des joueurs complices fournissant volontairement performances altérées, informations privilégiées et résultats truqués pour alimenter un important marché de paris illégaux.

30 chefs d’accusation… dont 27 confirmés

Suspendu provisoirement depuis le 17 mai 2024, Quentin Folliot contestait les 30 accusations qui pesaient sur lui. Celles-ci concernaient 11 matches disputés entre 2022 et 2024, dont huit qu’il avait lui-même joués. Les faits reprochés étaient multiples :

  • trucage ou tentative de trucage de matchs,
  • réception d’argent pour altérer son niveau de jeu,
  • proposition de paiements à d’autres joueurs pour truquer des rencontres,
  • transmission d’informations privilégiées,
  • participation à un système de corruption organisé,
  • obstruction à l’enquête,
  • destruction de preuves.

Une audience à distance s’est tenue les 20 et 21 octobre 2025 devant l’agent d’audience anticorruption indépendant (AHO), Amani Khalifa. À l’issue de celle-ci, 27 des 30 chefs d’accusation ont été retenus, couvrant 10 des 11 matches concernés. Trois accusations ont été rejetées, sans toutefois diminuer la gravité du dossier.

Un jugement sévère pour un « vecteur d’un syndicat criminel »

Dans sa décision écrite datée du 1er décembre 2025, l’AHO Khalifa emploie des mots forts pour qualifier le rôle de Folliot. Il le décrit comme « un vecteur d’un syndicat criminel plus large, recrutant activement d’autres joueurs et tentant d’ancrer plus profondément la corruption dans les circuits professionnels ».

Cette formulation souligne non seulement l’implication personnelle du joueur, mais aussi sa participation active à la diffusion de pratiques frauduleuses dans les échelons inférieurs et intermédiaires du tennis mondial.

Un coup dur pour l’intégrité du tennis

L’affaire souligne une nouvelle fois la vulnérabilité du tennis professionnel, en particulier sur les circuits secondaires où les rémunérations sont plus faibles et les tentations plus fortes. Les sanctions répétées montrent la volonté de l’ITIA de frapper fort afin de protéger l’intégrité du sport.

Pour Quentin Folliot, cette suspension de vingt ans – l’une des plus lourdes jamais prononcées – sonne probablement la fin définitive de sa carrière. Pour le tennis, elle marque un épisode supplémentaire dans la lutte continue contre la corruption et les influences criminelles.

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