Jimmy Gressier champion du monde du 10 000 m

Nico Par Nico

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Le 15 septembre restera une date historique pour l’athlétisme français. À 28 ans, Jimmy Gressier a décroché le titre mondial du 10 000 m aux Mondiaux de Tokyo en s’imposant au sprint au terme d’une course tactique et haletante. Encore cinquième à une centaine de mètres de la ligne, le Boulonnais a renversé la hiérarchie dans un final d’anthologie, coupant le ruban en 28’55’’77 et offrant à la France l’un de ses plus grands exploits récents sur la piste.

Une course maîtrisée, une fin fulgurante

La finale du 10 000 m a longtemps ressemblé à une partie d’échecs. Le peloton a franchi la mi-course en plus de 15 minutes, signe d’un rythme volontairement ralenti. Mais lorsque la cadence s’est accélérée dans la deuxième moitié, Gressier est resté au contact, attentif et prêt à jouer sa carte dans les derniers hectomètres.

Dans la dernière ligne droite, il a jailli pour déborder l’Éthiopien Yomif Kejelcha (2e en 28’55’’83) et le Suédois Andreas Almgren (3e en 28’56’’02). Fidèle à son style fait de patience et d’explosivité, le Français a imposé sa pointe de vitesse au moment le plus décisif.

« J’ai réalisé le rêve de ma vie », a confié le nouveau champion du monde après la course, visiblement ému par l’ampleur de l’exploit.

Un succès historique pour la France

Avec ce titre, Jimmy Gressier devient le neuvième Français titré individuellement aux Mondiaux, et le premier depuis Kevin Mayer, sacré en 2022 au décathlon. Il succède également à deux grands noms européens sur la distance : l’Italien Alberto Cova, champion en 1983, et le Britannique Mo Farah, sacré en 2013, 2015 et 2017.

Son succès met fin à près de quarante ans de domination africaine sur la discipline, à l’exception des années Farah. L’absence du triple champion du monde ougandais Joshua Cheptegei, qui a choisi de se préparer pour le marathon d’Amsterdam, a ouvert une brèche que Gressier a su exploiter avec brio.

Une saison déjà exceptionnelle

Ce titre mondial vient couronner une année déjà impressionnante pour le Français. En avril, il avait décroché le titre européen du semi-marathon à Bruxelles. En août, il avait remporté la finale de la Ligue de Diamant sur 3000 m (comptant pour le classement du 5000 m) grâce à un scénario similaire : une fin de course maîtrisée et un sprint décisif.

Treizième des Jeux olympiques de Tokyo en 2021 sur 10 000 m avec un chrono de 26’58’’67, il démontre aujourd’hui qu’il a franchi un cap et qu’il peut rivaliser avec les meilleurs mondiaux.

Cap sur le 5 000 m

L’aventure n’est pas terminée pour Jimmy Gressier. Déjà auréolé d’or, il sera également aligné sur le 5000 m, avec des séries prévues le 19 septembre et une éventuelle finale le 21. Dans une compétition où il estime n’avoir « plus rien à perdre », le Français abordera cette nouvelle épreuve libéré, avec la confiance du champion qu’il est devenu.

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