Thom Gicquel et Delphine Delrue sont eux aussi en quart de finale

Les vice-champions d’Europe et médaillés de bronze mondiaux Thom Gicquel et Delphine Delrue ont dû puiser dans leurs ressources ce jeudi à la Glaz Arena de Cesson-Sévigné pour se hisser en quarts de finale des Internationaux de France (Super 750). Menés d’un set, les 6es mondiaux ont su inverser la tendance face à la paire indienne Kapoor-Gadde, 32es au classement, pour s’imposer au terme d’un combat intense (21-23, 21-8, 21-17). Devant un public tout acquis à leur cause, les Français ont signé une victoire au caractère bien trempé, après 1h15 de lutte.

Un premier set crispé et brouillon

Thom Gicquel l’avait confié avant le tournoi : « Jouer à Rennes devant la famille et les amis, ce n’est jamais simple. » Cette phrase a pris tout son sens dans le premier set, tant le duo tricolore est apparu emprunté. Trop tendus, parfois hésitants dans leurs placements et leurs choix, Gicquel et Delrue ont peiné à trouver leurs repères face à une paire indienne entreprenante mais irrégulière.

Les fautes directes des adversaires — notamment au service, plusieurs fois sanctionné par l’arbitre pour hauteur excessive — auraient pu permettre aux Français de prendre les devants. Mais crispés, ils n’ont pas su exploiter ces opportunités et ont laissé filer la manche d’un souffle (23-21). Un démarrage manqué, symptomatique de la pression ressentie dans une salle comble où les visages géants des deux Bleus étaient brandis dans les tribunes.

Le réveil tricolore : un deuxième set expéditif

Le changement de côté a tout changé. Portés par les encouragements de la Glaz Arena, les deux pensionnaires de l’Insep se sont métamorphosés. Plus relâchés, plus justes dans leurs choix tactiques, ils ont rapidement pris le contrôle du deuxième set. Leur cohésion, leur lecture du jeu et leur agressivité ont fait la différence : les Indiens n’ont rien pu faire face à la précision chirurgicale et au rythme retrouvé des Français.

Résultat : un set plié 21-8, en à peine un quart d’heure, et une rencontre totalement relancée. La paire tricolore, retrouvant ses automatismes et sa confiance, affichait enfin le visage conquérant qui lui avait permis de décrocher une médaille mondiale cet été.

Un troisième set sous tension, remporté au mental

De retour sur le côté qui leur avait porté malheur en début de match, Gicquel et Delrue ont d’abord peiné à imposer leur jeu. Les échanges se sont allongés, chaque point est devenu un bras de fer. À la pause, les Indiens menaient d’un point, mais le public n’a jamais cessé de pousser derrière ses favoris.

Sous les chants de « Allez les Bleus ! », le duo français a trouvé les ressources mentales pour rester calme et patient. Les deux équipes se rendaient coup pour coup, mais les Tricolores ont fini par faire la différence dans le money time, alignant six points consécutifs pour s’imposer 21-17.

« Mentalement, on a été bons sur les quatre, cinq derniers points. J’espère qu’on pourra jouer comme au deuxième set demain », glissait Thom Gicquel après la rencontre, tout sourire mais lucide sur les difficultés rencontrées. « J’ai eu du mal à me libérer », a-t-il reconnu, conscient que le soutien du public a joué un rôle déterminant dans cette victoire renversante.

Lambert et Pognante stoppées par les Chinoises

Dans l’autre match français du jour, Margot Lambert et Camille Pognante n’ont pas connu la même réussite. Battues par les Chinoises Li et Luo, têtes de série n°9, les Bleues ont pourtant offert une opposition valeureuse, notamment lors des longs rallies, mais ont fini par s’incliner (21-10, 21-14).

« Mentalement, on n’a pas lâché, on est restées focus même si on manquait d’énergie », a analysé Pognante, visiblement frustrée par le score sévère. Lambert, de son côté, a tenu à souligner les progrès réalisés depuis la formation de la paire : « C’est notre première saison ensemble, et Camille n’a que 19 ans. Elle a énormément évolué cette année, donc c’est positif pour la suite. »

Les deux Françaises poursuivront leur tournée en Allemagne la semaine prochaine, avant de s’envoler pour le Japon.

En route vers les quarts : un test grandeur nature

Pour Gicquel et Delrue, cette victoire, arrachée avec caractère, confirme leur solidité mentale et leur capacité à réagir dans l’adversité. En quarts de finale, ils retrouveront une opposition plus relevée encore, mais leur prestation à Cesson-Sévigné, marquée par un sursaut d’orgueil et une belle maîtrise en fin de match, leur offre de solides garanties.

Devant leur public breton, les deux Bleus continuent de porter haut les couleurs du badminton français. Et s’ils parviennent à jouer dès l’entame avec l’intensité du deuxième set, ils pourront nourrir de grandes ambitions dans ce tournoi qui leur tient tant à cœur.