Christo Popov tombe en finale

Nico Par Nico

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Devant un public en ébullition à la Glaz Arena de Cesson-Sévigné, Christo Popov n’a pas réussi à décrocher le plus grand titre de sa jeune carrière. Le Français s’est incliné ce dimanche en finale des Internationaux de France (Super 750) face au Danois Anders Antonsen, troisième joueur mondial, en deux manches (21-12, 21-19). Une défaite frustrante mais riche d’enseignements pour le prodige tricolore, qui disputait la première finale de ce calibre de sa carrière.

Un début de match trop à l’avantage du Danois

Souriant et détendu à son arrivée, Christo Popov semblait prêt à vivre un grand moment devant ses supporters bretons. Mais dès les premiers échanges, le joueur de Fos-sur-Mer a senti la différence de rythme imposée par Antonsen, redoutable stratège et bête noire des Français — déjà tombeur à plusieurs reprises de son frère aîné, Toma Junior Popov.

Le premier set a tourné à sens unique. Trop imprécis au filet, souvent en retard dans ses déplacements et maladroit sur ses attaques, le 8ᵉ joueur mondial n’a jamais trouvé la clé. À la pause, il était déjà mené 11-4, impuissant face à la régularité du Danois. Malgré quelques sursauts d’orgueil, Popov a concédé la première manche 21-12, sans réellement pouvoir inquiéter son adversaire.

Une deuxième manche plus disputée, mais un Antonsen impérial

La deuxième manche a offert un tout autre visage. Poussé par les 2 100 spectateurs de la Glaz Arena, et porté par des chants rythmiques de « Po-po-po », Christo Popov a retrouvé de l’allant et de la justesse. Plus agressif, il a multiplié les smashes mi-court pour perturber le Danois et s’est accroché à chaque point.

L’un des points d’orgue du match est venu à 8-8, avec un rallye exceptionnel de 69 échanges, remporté par le Français — symbole de sa combativité et de son refus d’abdiquer. Popov est même passé brièvement devant (9-8), avant de voir Antonsen reprendre les commandes avec sang-froid et précision.

À 16-16, tout semblait encore possible. Mais le Scandinave, fidèle à son jeu propre et méthodique, a haussé le ton dans le « money time » pour conclure 21-19, sous les applaudissements nourris d’un public admiratif.

Popov apprend, Antonsen confirme

Cette défaite marque un tournant dans la trajectoire de Christo Popov. À seulement 22 ans, le Français a prouvé qu’il pouvait rivaliser avec les meilleurs mondiaux sur la durée d’un tournoi de très haut niveau. Finaliste d’un Super 750, il franchit une nouvelle étape, même si le rêve de soulever un trophée majeur devra encore attendre.

« J’ai tout donné, mais il m’a manqué un peu de lucidité dans les moments clés. Anders a été plus constant. C’est une défaite qui va me servir », confiait le Français à chaud, lucide et combatif malgré la déception.

De son côté, Anders Antonsen, fidèle à son statut, signe un nouveau titre majeur et confirme sa grande forme actuelle. Après plusieurs mois marqués par des blessures, le Danois semble revenu à son meilleur niveau, imposant sa rigueur et sa science tactique tout au long du tournoi.

Un avenir prometteur pour le badminton français

Malgré la défaite, cette finale confirme la montée en puissance du badminton tricolore. Après Alex Lanier, premier Français à s’imposer sur un tournoi majeur, Christo Popov s’impose comme l’autre grand espoir du circuit mondial.

Avec son frère Toma Junior, il forme un duo solide et ambitieux, capable de ramener la France parmi les nations qui comptent dans le badminton mondial.

Le public breton, conquis, ne s’y est pas trompé : en quittant le court, Popov a reçu une ovation debout, symbole de la reconnaissance d’un public conscient d’assister à l’éclosion d’un futur grand.

Un apprentissage avant la consécration

S’il devra encore patienter avant de rejoindre le cercle restreint des vainqueurs de Super 750, Christo Popov repart de Cesson-Sévigné avec la certitude d’avoir franchi un cap. L’expérience accumulée dans cette finale et la confiance acquise tout au long de la semaine devraient lui permettre de viser encore plus haut.

Le badminton français tient, plus que jamais, l’un de ses futurs leaders.

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