Lois Boisson s'impose avec le public

Ce lundi, dans une ambiance incandescente digne des plus belles heures de Roland-Garros, Loïs Boisson a signé la plus belle victoire de sa jeune carrière. À 22 ans, la Française classée 361e mondiale a dominé Elise Mertens, tête de série numéro 24, en trois sets accrochés (6-4, 4-6, 6-3), remportant au passage son premier match dans le tableau principal du Grand Chelem parisien. Une victoire aussi brillante qu’émouvante, qui symbolise le retour triomphal d’une joueuse stoppée net par une blessure il y a un an à peine.

LOIS BOISSON, C’EST FABULEUX 🇫🇷

Grièvement blessée juste avant Roland-Garros 2024, elle s’est battue, elle est revenue. Et elle a remporté son premier match Porte d’Auteuil, en éliminant la tête de série n°24, Elise Mertens 💙#RolandGarros pic.twitter.com/VCDkuIg9jp

— FFT (@FFTennis) May 27, 2025

Le chaudron du court 14 comme catalyseur

Dans ce court 14 réputé pour sa proximité avec les spectateurs, la Dijonnaise a puisé force et énergie dans l’ambiance survoltée. « Un gros public comme ça, je n'avais pas l'habitude. Ça m'a un peu impressionnée, mais j'ai réussi à m'en servir », confiait-elle avec émotion. Elle a littéralement dompté le chaudron, enchaînant les points gagnants sous les clameurs enthousiastes du public français, totalement acquis à sa cause.

Cette atmosphère électrique a fait d’elle une gladiatrice, capable de faire face à la pression imposée par une adversaire expérimentée et régulièrement présente dans le top 30 mondial.

Une résilience née dans la douleur

Cette performance est d’autant plus remarquable qu’elle intervient un an après une grave blessure : une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche, qui avait brisé son élan et son rêve de disputer Roland-Garros en 2023. « Rien que d'être là, je suis hyper heureuse. Ça a été long et compliqué pour revenir. Forcément, cette victoire a un goût différent. Elle récompense le travail effectué durant ces longs mois », partage-t-elle, le sourire aux lèvres et les yeux pétillants.

Une performance mentale autant que physique

Malgré un match à rebondissements et des phases difficiles – notamment dans le deuxième set, où Mertens a retrouvé son service pour égaliser à une manche partout, ou encore au début de la troisième manche, où la Belge s’est procurée trois balles de break – Boisson n’a jamais lâché. « Oui, je sauve des balles de break, mais je suis en confiance et je sais ce que j’ai à faire », expliquait-elle avec une lucidité rare pour son jeune âge.

Sa capacité à rester concentrée, à gérer ses émotions malgré les montagnes russes nerveuses du match, et à produire du jeu sous pression en dit long sur son potentiel.

MADAME LOIS BOISSON 🇫🇷

N°361, oui ? Mais non. Lois c'est surtout une super joueuse, avec un GROS POTENTIEL, qui revient tout juste d'une blessure de quasiment 9 mois.

TRÈS CONTENT ! Elle est à sa place, et peut nous faire quelque chose de GRAND. pic.twitter.com/dOoAmYXUDT

— Romain 🎾🇫🇷 (@RomainNextGen) May 27, 2025

Une victoire qui n’enlève rien à sa lucidité

Loin de s’enflammer, Loïs Boisson garde les pieds sur terre. À l’évocation de son prochain match face à Anhelina Kalinina au deuxième tour, elle préfère tempérer : « Je ne me projette pas encore. J’ai un double à jouer mercredi. On préparera ce match de la meilleure des manières. »

Une attitude humble, concentrée, fidèle à l’image qu’elle a montrée tout au long de cette rencontre : celle d’une travailleuse acharnée, d’une athlète qui a connu la douleur et la frustration, mais qui revient plus forte, portée par son courage et sa passion.

L’instant magique d’un retour espéré

Le moment restera gravé. Une victoire inespérée, dans un court en ébullition, contre une adversaire mieux classée de plus de 300 places, pour un retour gagnant sur la plus grande scène du tennis français. Loïs Boisson a vécu, ce lundi, le genre d’instant que Roland-Garros réserve aux combattants. Et le public, lui, a peut-être vu éclore une nouvelle étoile du tennis tricolore.