Quatre semaines d'absence pour Matthieu Jalibert

Le coup est rude pour le XV de France. L’ouvreur Matthieu Jalibert, pilier de l’Union Bordeaux-Bègles et cadre du groupe tricolore, sera absent quatre semaines en raison d’une lésion à la cuisse droite. Victime d’une rechute samedi soir lors de la victoire de l’UBB contre Bayonne (41-12), le numéro 10 international (35 sélections) devra tirer un trait sur la tournée d’automne des Bleus, qui affronteront successivement l’Afrique du Sud (8 novembre), les Fidji (15 novembre) et l’Australie (22 novembre).

Une blessure survenue sur fond de réussite collective

Tout semblait sourire à Bordeaux-Bègles samedi soir. Large victoire, public en fête, et un Jalibert inspiré dans la gestion du jeu girondin. Mais à la 75e minute, tout s’est brutalement assombri.

Le Bordelais, grimaçant, s’est tenu la cuisse droite avant de demander le changement. En fin de match, son inquiétude était palpable :

« J’ai senti un truc bizarre à la cuisse, là où j’ai déjà eu des antécédents depuis quelques années. Je n’ai pas encore passé d’IRM, mais au ressenti, ce n’est pas très positif. C’est une zone sensible chez moi… Honnêtement, je n’ai pas beaucoup d’espoir »,

a-t-il confié au micro de Canal+.

Ses craintes se sont confirmées le lendemain : les examens ont révélé une lésion musculaire, synonyme d’un mois d’arrêt minimum.

Un coup d’arrêt pour Jalibert… et pour Galthié

Pour Fabien Galthié et son staff, cette blessure tombe au plus mauvais moment. Jalibert, revenu en grande forme après une saison mitigée marquée par des hauts et des bas, espérait profiter de cette tournée pour réaffirmer sa place dans la hiérarchie des ouvreurs tricolores.

Car si Romain Ntamack a effectué un retour fracassant avec Toulouse – notamment lors de la victoire 59-24 contre Toulon –, Jalibert représentait une alternative offensive précieuse, capable de casser les lignes et d’apporter sa créativité dans les phases ouvertes.

Son absence laisse donc un vide dans le groupe, d’autant que le Bordelais semblait avoir retrouvé confiance et continuité en club.

Ugo Seunes, la belle surprise appelée en renfort

Pour pallier ce forfait, le staff des Bleus a choisi d’appeler Ugo Seunes, l’ouvreur du Racing 92.

Âgé de 24 ans, l’ancien joueur d’Aurillac vit une ascension fulgurante depuis son arrivée à Nanterre cet été. Excellent lors du succès face à Pau (15-10), il s’est distingué par son calme, sa qualité de jeu au pied et sa maturité surprenante pour un joueur encore novice au plus haut niveau.

« On a l’impression que la pression lui passe au-dessus », disait récemment son coéquipier Maxime Baudonne.

« Il embarque tout le monde dans sa bonne humeur et reste très sérieux dans son travail. Il nous apporte énormément. »

Seunes rejoint donc la liste des 42 joueurs convoqués à Marcoussis, aux côtés de Romain Ntamack (Toulouse) et Joris Segonds (Bayonne) pour le poste d’ouvreur.

Le XV de France privé d’un cadre, mais pas sans solutions

Si la perte de Jalibert constitue un vrai coup dur, les Bleus disposent encore d’une réserve de talents importante à la charnière.

Ntamack, de retour à son meilleur niveau, fait figure de favori pour diriger le jeu face aux Springboks.

Segonds, de son côté, a su s’imposer comme un maillon fiable du système bayonnais et pourrait être une option solide dans la rotation.

Mais au-delà du poste, c’est le lien technique et émotionnel qu’entretenait Jalibert avec ses coéquipiers – notamment Damian Penaud et Louis Bielle-Biarrey, ses partenaires de club – qui manquera à l’équipe.

Une course contre la montre avant la reprise

Le staff médical de l’UBB espère un retour de Jalibert courant décembre, afin qu’il puisse rejouer avant la trêve hivernale.

Le joueur, très investi dans la préparation physique depuis la Coupe du monde, devra désormais faire preuve de patience pour éviter toute rechute.

Pour l’heure, son absence est un rappel cruel des exigences du haut niveau :

enchaîner les matchs de Top 14 et de sélections internationales, c’est aussi flirter avec les limites physiques.

Mais nul doute que Matthieu Jalibert, compétiteur dans l’âme, reviendra plus fort — avec, en ligne de mire, le Tournoi des Six Nations 2026.