Marcus Thuram et Benjamin Pavard entre doutes et frustrations

Nico Par Nico

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À l’approche du match pour la troisième place de la Ligue des Nations entre la France et l’Allemagne ce dimanche 8 juin (15h), deux cadres de l’Inter Milan vivent une situation paradoxale. Benjamin Pavard et Marcus Thuram, indiscutables en club, peinent à s’imposer durablement en équipe de France. Analyse d’un contraste frappant entre statut européen et rôle en sélection.

Une complicité née à Milan

Coéquipiers chez les Bleus depuis 2020, Pavard (29 ans) et Thuram (27 ans) n’ont appris à vraiment se connaître qu’en rejoignant l’Inter Milan. Deux ans plus tard, leur complicité est évidente, en dehors comme sur le terrain. Ils partagent la même énergie, parfois fantasque, et une réussite éclatante en Serie A.

L’ancien Bavarois s’est imposé comme un pilier défensif en Italie, tandis que Thuram s’est révélé comme un avant-centre prolifique, cumulant 33 buts et 22 passes décisives depuis son arrivée. Des performances qui les ont menés en finale de Ligue des champions cette saison… perdue face au PSG (0-5).

Des rôles incertains chez les Bleus

Malgré leur réussite en club, leur rôle en sélection reste flou. Pavard, pourtant troisième joueur le plus capé de l’effectif actuel (55 sélections), peine à retrouver une place de titulaire. Depuis mars 2024, il n’a joué que 34 minutes en 19 matchs sous le maillot tricolore. Touché à la cheville fin avril, il est encore incertain pour le match contre l’Allemagne. Déjà absent en septembre et octobre derniers, il pourrait vivre un nouveau rassemblement sans aucune minute jouée.

Thuram, de son côté, souffre d’un positionnement mal adapté à ses qualités. Souvent utilisé sur le côté gauche en Bleu, alors qu’il excelle dans l’axe avec l’Inter, il ne parvient pas à s’imposer comme une référence. En 29 sélections, il n’a inscrit que 2 buts et délivré 3 passes décisives, malgré un volume de jeu important.

L’ombre du Mondial 2026

À un an de la Coupe du monde 2026, les perspectives en sélection s’assombrissent pour les deux hommes. Pour Pavard, l’issue du rassemblement de juin pourrait marquer un tournant. Son positionnement demeure flou : central ou latéral droit ? Et son avenir en club est incertain, après le départ de l’entraîneur Simone Inzaghi vers Al-Hilal.

Pour Thuram, la concurrence s’intensifie. Avec l’émergence de jeunes talents comme Désiré Doué, Michael Olise ou Rayan Cherki, et la présence de Kolo Muani, le rôle de joker pourrait ne plus suffire. Malgré tout, il conserve une spécificité rare dans l’effectif : un profil hybride, à la fois point d’appui et joueur de rupture. Une polyvalence précieuse, mais pas toujours bien exploitée.

Une attitude exemplaire malgré la frustration

Ce qui force le respect, c’est leur état d’esprit irréprochable. Aucun des deux ne s’est plaint publiquement de sa situation. Thuram le résume bien :

« C’est l’équipe de France. »

Une manière de dire que le collectif prime sur les envies personnelles.

Même à Clairefontaine, l’ambiance reste légère. Récemment chambré par Kylian Mbappé au sujet de la finale perdue, Thuram affiche toujours le sourire. Pavard, quant à lui, fait preuve d’une grande discrétion, bien que conscient que l’été pourrait être agité.

Une dernière chance ce dimanche ?

Le match contre l’Allemagne pourrait offrir une ultime opportunité à ces deux talents de rappeler leur valeur en sélection. Mais rien n’est garanti. Entre méforme physique, concurrence accrue et incertitude tactique, l’avenir en Bleu de Pavard et Thuram semble suspendu à un fil.

S’ils veulent s’inscrire durablement dans la course au Mondial, c’est maintenant qu’ils doivent frapper fort. L’Italie les chérit. Reste à convaincre la France.

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