France - Espagne: une défense plombée, une attaque réveillée trop tard
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Jeudi soir, à l’occasion des demi-finales de la Ligue des nations, l’équipe de France a livré une prestation à deux visages face à une Espagne séduisante, portée par un Lamine Yamal étincelant. À seulement 17 ans, l'ailier du Barça a inscrit un doublé et fait voler en éclats une défense française fébrile, symbolisée par les errances d’Ibrahima Konaté. Score final : 5-4 pour la Roja, au terme d’un match spectaculaire et riche en enseignements.
Yamal, l’or espagnol
S’il y avait encore des doutes sur son immense potentiel, Lamine Yamal les a tous balayés d’un revers de dribble. Intenable malgré une vigilance constante de la défense française, le prodige espagnol a inscrit deux buts somptueux, dont une frappe limpide à la 67e minute qui a crucifié Maignan. Sa qualité technique, sa vista et sa sérénité dans les derniers mètres font déjà de lui l’un des meilleurs ailiers du monde.
Une défense française en lambeaux
À l’opposé du génie de Yamal, la défense tricolore a affiché un visage catastrophique. Ibrahima Konaté, vice-capitaine des Bleus, a enchaîné les erreurs de placement et les duels perdus. Déjà en difficulté lors du dernier rassemblement, le défenseur de Liverpool a encore sombré, perdant notamment le duel décisif sur le but de Pedri. Son association avec Clément Lenglet, de retour en sélection après plus de deux ans d’absence, n’a jamais trouvé la bonne carburation. Lenglet, dépassé à plusieurs reprises, a semblé dépassé par l’intensité du match.
72' Lucas Hernandez remplace Clément Lenglet pour cette fin de match 🔄
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La prestation de Pierre Kalulu, titularisé pour la première fois, n’a pas rassuré non plus. Trop naïf, il a offert des espaces dans son dos à un Nico Williams virevoltant. Remplacé par Malo Gusto, qui s’est montré plus inspiré, notamment par un centre décisif en fin de match.
Un Maignan fantomatique
Dans les cages, Mike Maignan n’a guère été plus rassurant. Impuissant sur plusieurs buts, le portier milanais aurait sans doute pu mieux faire sur la frappe de Merino. S’il a évité un naufrage encore plus lourd en fin de match, son rendement reste en deçà des attentes pour un gardien de ce calibre.
Quelques éclairs offensifs malgré tout
Heureusement pour les Bleus, tout n’a pas été sombre. Ousmane Dembélé a été l’un des rares à surnager, se montrant inspiré à la récupération comme à la création. Il a provoqué plusieurs occasions nettes et a multiplié les prises d’initiative, sans toutefois être récompensé au tableau d’affichage. Michael Olise, discret après une bonne entame, et Désiré Doué, généreux mais brouillon, n'ont pas vraiment pesé sur la rencontre.
Kylian Mbappé, lui, a alterné le bon et le moins bon. L’attaquant du Real Madrid a provoqué et transformé un penalty, puis délivré une passe décisive pour Rayan Cherki, auteur d’un but superbe et d’une autre passe décisive dans les arrêts de jeu. Mais son jeu global a manqué de fluidité, et son déchet technique a parfois ralenti les offensives tricolores.
Les Bleus réduisent le score.
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Penalty transformé par @KMbappe !
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Deschamps, des choix risqués
Didier Deschamps a surpris en alignant une équipe résolument offensive, mais le pari s’est retourné contre lui. L’équilibre de l’équipe a volé en éclats, et la France a souvent défendu en reculant, sans la maîtrise nécessaire pour rivaliser. Si les changements ont permis de redynamiser l’attaque, ils n'ont pas suffi à combler les énormes lacunes défensives. Cette défaite pose question sur l’approche tactique à adopter pour les échéances à venir, notamment à l’Euro.
Et maintenant ?
Cette élimination en demi-finale laisse un goût amer, tant l’Espagne a semblé supérieure dans le jeu collectif et la maîtrise technique. Pour la France, ce match confirme que certains choix doivent être revus, notamment en défense centrale, où les certitudes s’effritent.
Le sélectionneur aura désormais la tâche de tirer les leçons de cette rencontre pour reconstruire une équipe capable de rivaliser avec les meilleures. La montée en puissance de jeunes comme Cherki ou Gusto est une note d’espoir, mais les Bleus devront vite retrouver de la solidité, sous peine de voir leurs ambitions s’effondrer à l’approche des compétitions majeures.
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