Alex Lanier à la relance en Chine

Trois semaines après sa déception parisienne, Alex Lanier retrouve les courts avec l’envie de relancer la machine. Le jeune prodige normand, n°7 mondial à seulement 20 ans, dispute cette semaine les Masters de Chine (Super 750) à Shenzhen. Une nouvelle étape clé dans la trajectoire d’un joueur en pleine ascension, mais confronté pour la première fois aux exigences d’un statut de favori.

De l’Euro aux Mondiaux : un apprentissage accéléré

Vainqueur du Championnat d’Europe au printemps, Lanier avait confirmé son immense potentiel en atteignant les huitièmes de finale des Mondiaux de Paris. Mais sa défaite sèche face au Chinois Weng Hong Yang (16e mondial) a laissé un goût amer. « J’ai juste été mauvais », avait-il reconnu avec franchise. Un jugement dur pour un joueur qui venait pourtant d’égaler le meilleur parcours français en simple messieurs sur la scène mondiale.

Cette élimination prématurée, plus psychologique que technique, a tout de même mis en lumière l’écart qui subsiste encore entre Lanier et l’élite expérimentée.

Les leçons d’une défaite

Depuis, le Français a longuement débriefé avec Kestutis Navickas, entraîneur des simples à la Fédération. « Nous avons eu des discussions très honnêtes », confie le coach lituanien, évoquant des failles mentales et tactiques : un décrochage dans le premier set alors que le match semblait en main, puis une incapacité à s’adapter aux variations adverses.

Ces corrections s’avèrent cruciales au moment où Lanier entre dans une période où il devra défendre de gros points au classement, notamment à l’Arctic Open (quarts de finale en 2024) et à l’Open du Danemark (demi-finales). D’autant que Christo Popov, impressionnant récemment à Hongkong, menace son statut de n°1 français.

« Les attentes ont grimpé trop vite »

Malgré tout, l’entourage de Lanier garde confiance. « On a déjà connu ce type de défaites et on est toujours revenus plus forts », rappelle Navickas. Même son de cloche chez ses pairs : « Alex est en pleine ascension, c’est certain à 100 % », assure Anders Antonsen, actuel n°2 mondial. « L’expérience prend du temps. On ne peut pas s’attendre à ce qu’il arrive à 20 ans et gagne de l’or d’emblée. »

Cinq Français à Shenzhen

Lanier n’est pas le seul Tricolore en lice cette semaine :

En simple, Christo Popov (n°10) affronte le Taïwanais Wang Tzu Wei, et Toma Junior Popov se mesure à l’Indien Lakshya Sen.

En double hommes, les frères Popov (n°18) croisent la paire malaisienne Man/Tee (n°5).

En double mixte, Delphine Delrue et Thom Gicquel (n°6) affrontent les Thaïlandais Oupthong/Sudjaipraparat (n°16).

Pour son entrée en lice, Alex Lanier défiera dans la nuit de mardi à mercredi le Taïwanais Lee Chia Hao (n°25). Un test idéal pour mesurer sa capacité à rebondir et prouver qu’il a digéré son premier coup d’arrêt.