Alizé Cornet battue par Elsa Jacquemot

Nico Par Nico

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Le gazon de Wimbledon a peut-être vu, ce jeudi, la dernière apparition d'Alizé Cornet en compétition officielle. Opposée à la jeune Elsa Jacquemot au troisième tour des qualifications, la Niçoise de 35 ans s’est inclinée en deux sets (7-5, 6-1), laissant sa place dans le tableau principal à sa compatriote de 22 ans. Une défaite symbolique : celle d’une ancienne figure du tennis français face à l'une de ses prometteuses héritières.

Une génération qui passe le relais

À Roehampton, dans des conditions venteuses et piégeuses, Alizé Cornet a longtemps tenu tête à Jacquemot. Le premier set, accroché, a tourné à l'avantage de la Lyonnaise après quelques points clés où Cornet, perturbée par une annonce litigieuse et une perte de concentration, a laissé filer l’occasion de faire la différence. Dans la seconde manche, la hiérarchie s’est nettement affirmée : Jacquemot, solide et constante, a dicté l’échange face à une Cornet émoussée physiquement et diminuée par une douleur au quadriceps.

"Elsa a été méga solide, fidèle à elle-même", a reconnu Cornet en conférence de presse. Jacquemot, 115e mondiale, n’a jamais été inquiétée sur son service durant cette rencontre, preuve de sa maîtrise mentale et technique. Elle valide ainsi sa deuxième qualification pour le grand tableau de Wimbledon, quelques semaines après son excellent parcours à Roland-Garros, où elle avait atteint le troisième tour.

La fin d’une (deuxième) aventure pour Cornet ?

Après avoir mis un premier terme à sa carrière en 2023, Alizé Cornet était revenue sur les courts au printemps 2024 avec l’ambition assumée de vivre une relation apaisée avec le tennis. Cette parenthèse, sans enjeu autre que le plaisir, l’a menée à disputer les qualifications de Wimbledon, tournoi qui lui tient particulièrement à cœur. Mais cette nouvelle élimination pourrait signer la fin définitive de sa carrière. Ou presque.

"Je ne sais pas si c’était mon dernier match", a confié la Française, lucide sur l’exigence physique d’un retour prolongé sur le circuit. Redescendue au 840e rang mondial, Cornet admet qu’il y a peu de chances de la voir disputer les qualifications de l'US Open, évoquant la surface dure comme un frein.

Une reconversion déjà bien entamée

Heureusement pour elle, l’avenir ne se limite pas aux courts. Dès la semaine prochaine, Cornet retrouvera le micro pour commenter Wimbledon sur BeIN Sports, endossant avec entrain son nouveau rôle de consultante. Un virage qu’elle accueille avec le sourire : "Ça me va bien multicasquette, on va voir combien de temps ça dure !"

Malgré la déception évidente, Cornet retire une note positive de cette semaine à Londres : "Il y a dix jours, j’aurais signé pour faire trois matches ici." L’ancienne numéro 11 mondiale, forte de ses 67 participations consécutives en Grand Chelem, s’est montrée fidèle à elle-même : combative, sincère, mais désormais tournée vers l’équilibre personnel.

Jacquemot poursuit son ascension

Pour Elsa Jacquemot, cette victoire marque une étape importante dans sa progression. Autoritaire aux tours précédents face à la Roumaine Bulgaru (6-2, 6-2) et l’Australienne Rodionova (6-2, 6-3), elle confirme son excellente forme. À 22 ans, la Lyonnaise s’offre une nouvelle opportunité de briller en Grand Chelem, et incarne avec d’autres (comme Diane Parry ou Varvara Gracheva) le renouveau du tennis féminin tricolore.

Avec Wimbledon qui débute dans quelques jours, la scène est désormais à Jacquemot. Mais l’émotion du moment restera celle d’un probable adieu d’Alizé Cornet à son tournoi préféré — dans un cadre à la hauteur de sa riche carrière.

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