États-Unis
Set
6 | 7 | |
4 | 6 |
Corentin Moutet se hisse en finale à Majorque
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C’est un long tunnel que Corentin Moutet est en train de quitter, raquette en main et gazon sous les pieds. Ce vendredi à Majorque, le Français s’est qualifié pour la deuxième finale ATP de sa carrière, 1 994 jours après la première, en dominant l’Américain Alex Michelsen (6-4, 7-6 [3]) en demi-finales. Une performance pleine de maîtrise qui valide ses progrès sur gazon et lui offre une chance réelle de décrocher un premier titre, face au Néerlandais Tallon Griekspoor.
CORENTIN MOUTET EN FINALE À MAJORQUE 🇪🇸
— FFT (@FFTennis) June 27, 2025
Ce sera face à Tallon Griekspoor pour aller chercher un tout PREMIER titre ATP 🏆 #MallorcaChampionships pic.twitter.com/ziKQ6slACp
Une finale qui se faisait attendre
Depuis janvier 2020 à Doha, où il s’était incliné face à Andrey Rublev, Corentin Moutet attendait de pouvoir regoûter à la dernière marche d’un tournoi ATP. Cette longue attente, marquée par des blessures, des hauts et des bas émotionnels, semble enfin toucher à sa fin. À Majorque, sur une surface qui peut sublimer sa créativité, le Parisien de 25 ans a démontré tout son talent face à Michelsen, 33e mondial.
L’art du contre-jeu à la Moutet
Face à Michelsen, joueur explosif et très à l’aise dans le jeu en cadence, Moutet a déroulé son plan de jeu déstabilisant : variations incessantes, amorties précises, coups de patte imprévisibles, et une science du contre-pied qui a poussé son jeune adversaire à bout. Dès les premiers échanges, le Français a pris l’ascendant en breakant d’entrée, avant de concéder un débreak… puis de reprendre immédiatement le service de l’Américain. Une dynamique qui résumait bien le match : Moutet imposait le rythme, Michelsen subissait.
Le premier set s’est conclu sur un jeu blanc du Français, ponctué de trois services gagnants – une rareté pour lui mais une démonstration qu’il peut aussi répondre sur le plan physique et technique.
Un deuxième set sous tension
Dans la seconde manche, le scénario s’est presque rejoué. Moutet, encore une fois, prend les devants, mais se fait reprendre. Il se procure trois occasions de break supplémentaires, sans concrétiser. Puis vient le moment chaud : trois balles de break sauvées à 3-4, alors qu’il était à deux points d’un 3-5 rédhibitoire. Ce sursaut de combativité l’amène au tie-break.
Et là, le Français a haussé le ton, notamment sur un coup droit gagnant à 4-3, synonyme d’écart décisif. Il s’impose 7-3 dans le jeu décisif et laisse exploser sa joie, sans éclats, mais avec une évidente satisfaction intérieure.
Il est souvent frustrant, mais quand il met sa magie au service de l'efficacité avec un état d'esprit irréprochable, Corentin Moutet 🇫🇷 est un danger pour beaucoup de joueurs sur le circuit. 👀
— Game, Set & Talk (@GameSetAndTalk) June 27, 2025
Espérons qu'il puisse continuer sur cette voie. 🙏pic.twitter.com/Gb0JLUfgoJ
Griekspoor, dernier obstacle vers le titre
En finale, Tallon Griekspoor, 34e mondial, attendra Moutet. Le Néerlandais a dominé sans trembler le Canadien Félix Auger-Aliassime (6-4, 6-4) dans l’autre demi-finale. Solide serveur et adepte des surfaces rapides, Griekspoor partira sans doute favori sur le papier. Mais Moutet, 83e mondial, a montré cette semaine (et à Queen's contre Taylor Fritz notamment) qu’il est capable de faire dérailler les plans des meilleurs.
Un retour au sommet, tout en style
Au-delà du résultat, c’est le niveau de jeu, la constance émotionnelle et la créativité tactique de Moutet qui impressionnent. Lui qui a souvent suscité des débats pour son tempérament, a cette fois laissé parler sa raquette. Pas d’incident, pas de débordement : juste du tennis pur, joué à sa manière, à la fois déroutante et savoureuse.
Et maintenant ?
À quelques jours de Wimbledon, ce parcours à Majorque tombe à point nommé. Gagner un titre ATP serait un énorme déclic pour Corentin Moutet, qui a encore largement le potentiel pour se rapprocher du Top 50 s’il stabilise son niveau.