Briller malgré tout : comment Zarco et Quartararo ont marqué la saison

Lenny Par Lenny

Publié le

La saison MotoGP 2025 restera comme l’une des plus denses, contrastées et imprévisibles de ces dernières années. D’un côté, un Marc Márquez revenu à son niveau impérial, intouchable, souverain, sculptant un septième titre d’une main de fer. De l’autre, l’ascension fulgurante du jeune Fermin Aldeguer, nouvelle égérie d’un MotoGP en mutation. Et au milieu, une année d’émotions brutales pour les pilotes français, naviguant entre coups d’éclat historiques, frustrations mécaniques et démonstrations de caractère.

Les Français : une saison de lumière, de chute et de caractère

Johann Zarco : l’exploit historique, la résilience et la longévité

L'éclat au Mans

Jamais la France n’avait vibré comme ce dimanche de mai. Sous un ciel apocalyptique, Johann Zarco signe au Mans la première victoire d’un pilote français à domicile depuis 1954. Une remontée magistrale, un choix de pneus inspiré, une maîtrise absolue des conditions : c’est un moment de légende.

Un cap franchi

Sa saison est aussi faite de constance et de caps marquants. À Silverstone, il monte sur le podium après une course livrée avec panache. Au Sachsenring, il signe une qualification exceptionnelle en deuxième place, l’une des surprises du week-end sur une Honda en manque de performance. Une chute en course efface la performance, mais pas l’exploit. Autre symbole : en Indonésie, Zarco franchit le cap des 300 départs toutes catégories confondues, un jalon rare célébrant une carrière faite de fidélité, de travail et d’abnégation.

Une fin de saison contrastée

La suite de sa saison est plus difficile : chutes, matériel limité et perte de vitesse rythment ces courses. Il demeure tout de même l’un des pilotes les plus respectés du plateau, capable d’éclairs de génie même dans l’adversité. Avec une 12e place au classement, il termine meilleure pilote Honda et a vu son contrat être prolongé jusqu'en 2027 au cours de la saison.

Fabio Quartararo : des étincelles de génie, un potentiel étouffé

Une moto défaillante

Pour Fabio Quartararo, 2025 aura été une saison frustrante, presque cruelle. La vitesse était là. Le talent, intact. Mais la Yamaha, trop instable et trop imprévisible, l’a trop souvent laissé seul face au peloton.

Des moments de gloire

Les éclairs restent néanmoins inoubliables. À Jerez, il retrouve enfin la lumière : pole, rythme, et un premier podium en 560 jours, comme un souffle d’air après des mois de doute. À Barcelone, il signe l’un de ses meilleurs sprints depuis deux ans, précis, incisif, accroché à Alex Márquez. À Phillip Island, il arrache une pole record, rappel brutal de ce dont il est capable lorsque son matériel ne l’entrave pas.

Des courses frustrantes

Les occasions manquées ont toutefois marqué sa saison : la chute au Mans après la pole, le device bloqué à Silverstone alors qu’il filait vers la victoire, les coups du sort mécaniques à répétition. Quartararo termine neuvième du championnat. Une place injuste au regard de son pilotage, mais révélatrice des limites techniques de son package. Une saison où il aura surtout prouvé une chose : un champion ne renonce jamais.

Márquez, le retour du roi

Il était attendu. Il a dépassé les attentes. À 32 ans, Marc Márquez a retrouvé cette manière unique d’imposer sa loi, mêlant panache et intelligence de course. Neuf victoires dominicales, des récitals comme au Sachsenring pour son 200ᵉ départ, une maîtrise glaciale en Aragon, même la conquête du Red Bull Ring — longtemps son talon d’Achille — ont façonné une saison de domination totale. Il décroche son septième titre en catégorie reine au Japon, déjà assuré mathématiquement. Une chute et une blessure en Indonésie mettront un terme prématuré à son année, mais sans jamais faire vaciller sa suprématie.

Aldeguer, la comète qui vient bousculer les astres

À seulement 20 ans, Fermin Aldeguer a tenu tête aux géants. Déjà solide en début de saison, il explose véritablement au Mans, se révèle en Autriche, puis s’offre sa première victoire à Mandalika au terme d’un week-end incandescent. Son duel à haute vitesse avec Marco Bezzecchi devient l’un des marqueurs de la saison. Son aplomb face aux Márquez atteste d’une maturité quasi insolente. Aldeguer s’installe déjà comme un prétendant au trône de l’ère post-Márquez.

Les temps forts français qui ont sculpté la saison

Le Mans, week-end de légende

Quartararo part en pole position, Zarco triomphe. Une journée historique, gravée à jamais dans la mémoire du public français.

Silverstone, confirmation et drame mécanique

Zarco sur le podium, et dans la continuité du Mans. Quartararo abandonné par sa Yamaha alors qu’il dominait la course.

Sachsenring, un samedi magique mais cruel

Zarco surprend tout le paddock avec une qualification en deuxième place. Quartararo profite du chaos du dimanche pour accrocher un top 4 précieux.

Portimão, l’un des départs de l’année pour Quartararo

Il remonte, attaque, résiste : un exemple de ce qu’il peut faire quand la Yamaha ne l’entrave pas.

Indonésie, résilience et jalons symboliques

Zarco franchit les 300 départs. Quartararo remonte du fond de grille à la 7ᵉ place dans un Grand Prix dévasté par les chutes.

Cap sur 2026

Après une saison riche en rebondissements, nous avons tous hâte de découvrir ce que nous réserve la saison 2026. Fabio Quartararo, équipé du nouveau moteur V4, aura à cœur de briller, tandis que Johann Zarco voudra prouver au paddock qu’il mérite encore sa place, malgré ses 35 ans.

Rendez-vous le 1ᵉʳ mars 2026 pour le Grand Prix de Thaïlande.

Actualités en rapport