La France surclassée par la Nouvelle-Zélande

Le XV de France a sombré ce samedi à Wellington face à une Nouvelle-Zélande impitoyable, s'inclinant lourdement 43 à 17. Une semaine après un premier test accroché à Dunedin (défaite 31-27), les Bleus remaniés n’ont cette fois jamais pu exister, dépassés dans tous les compartiments du jeu par des All Blacks en pleine maîtrise.

Un début de match catastrophique pour les Tricolores

À la différence du premier test-match où les Bleus avaient ouvert le score et dicté le tempo en première mi-temps, le scénario à Wellington s’est rapidement transformé en cauchemar. Maladroits, fébriles et pénalisés, les hommes de Gaëtan Barlot ont accumulé les erreurs dès les premières minutes : lancers en touche perdus (5e, 10e), jeu au pied contré, hors-jeu sanctionné, puis une mêlée punie sur introduction.

Résultat : les Blacks en profitaient sans tarder. Patrick Tuipulotu initiait une touche mal défendue, Ardie Savea trouvait Cameron Roigard dans un petit espace, et les Néo-Zélandais inscrivaient un premier essai limpide dès la 14e minute (10-0).

Une réaction vite étouffée

Malgré cette entame difficile, les Bleus ont brièvement réagi. Après un beau mouvement initié par Pierre-Louis Barassi et Nolann Le Garrec, Léo Barré était stoppé illicitement par Beauden Barrett, sanctionné d’un carton jaune. La France inscrivait alors ses premiers points (10-3, 20e), mais au lieu d’exploiter leur supériorité numérique, les Bleus encaissaient deux essais en infériorité, illustrant leur manque d’organisation et de maîtrise.

À 14 contre 15, la Nouvelle-Zélande dominait encore, avec un essai tout en puissance d’Ardie Savea (24e), puis un nouveau maul maîtrisé envoyait Codie Taylor dans l’en-but (28e).

La première mi-temps s’achevait sur un véritable récital néo-zélandais, ponctué d’un quatrième essai de Tupou Vaa’i après une série de passes après contact, véritable spécialité locale. À la pause, le score était sans appel : 29-3.

L’honneur sauvé en seconde période

De retour sur la pelouse, les Français affichaient de meilleures intentions. Léo Barré, l’un des rares Tricolores à tirer son épingle du jeu, franchissait la ligne après une course intérieure bien négociée (47e, 29-10). Mais l'espoir fut de courte durée. Six minutes plus tard, Will Jordan concluait une nouvelle action des Blacks orchestrée par un offload de Jordie Barrett (36-10).

Malgré quelques opportunités, comme une mêlée solide ou une action collective bien menée, les Bleus ne parvenaient pas à concrétiser. Et l’addition continuait de grimper avec un essai en coin de Rieko Ioane (43-10, 63e).

En toute fin de match, Joshua Brennan, revenu de son carton jaune, réduisait légèrement l'écart avec un essai anecdotique à la sirène (43-17).

Une défaite record pour l’ère Galthié

Ce revers constitue la plus lourde défaite du XV de France depuis que Fabien Galthié est à la tête de la sélection, dépassant la défaite 17-38 face à l’Irlande en ouverture du Tournoi des Six Nations 2024. Un symbole de la jeunesse et du manque d’automatismes de ce groupe largement remanié, envoyé en Nouvelle-Zélande sans de nombreux cadres laissés au repos après la saison intense.

"Ce groupe apprend dans la douleur. C’est une leçon cruelle mais formatrice", glisserait-on dans le staff, soucieux de tirer des enseignements à long terme.

Leçons à retenir :

Score final : Nouvelle-Zélande 43 – 17 France

Essais français : Barré (47e), Brennan (77e)

Cartons jaunes : Beauden Barrett (NZ), Joshua Brennan (FR)

Mi-temps : 29-3 pour les All Blacks

Défaite la plus lourde depuis 2020 pour Galthié

Conclusion : une tournée à oublier, mais utile ?

Cette tournée néo-zélandaise se poursuit dans la douleur pour le XV de France. Deux défaites, dont une particulièrement lourde, illustrent l’écart entre les titulaires indiscutables et les jeunes en apprentissage international. Mais elle permet aussi d’identifier des éléments prometteurs, comme Léo Barré, Le Garrec ou Brennan, qui auront sans doute un rôle à jouer à moyen terme.

À moins d’un an de la Coupe du Monde 2027, ces tests grandeur nature pourraient bien, malgré leur dureté, façonner les futurs cadres des Bleus. Encore faut-il digérer cette gifle à Wellington.