Christo Popov débute les World Tour Finals

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À partir de mercredi, Christo Popov entre dans une nouvelle dimension de sa carrière. À 23 ans, le Français participe pour la première fois en simple aux World Tour Finals, le prestigieux tournoi qui réunit les huit meilleurs joueurs de badminton de l’année. Une consécration pour le Fosséen, mais surtout une étape supplémentaire dans une ascension aussi rapide qu’impressionnante.
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— FFBaD (@FFBaD) December 16, 2025
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À Hangzhou, à près de 200 kilomètres de Shanghai, Popov ne sera pas seul. À ses côtés, il retrouve son père Toma, entraîneur attentif et pilier de son quotidien à Fos-sur-Mer, ainsi que son frère Toma Junior, qui l’accompagne jusqu’à l’échauffement. Un cocon familial rassurant dans un environnement inédit : une salle acquise à la cause chinoise, un tournoi de très haut niveau, et une formule inhabituelle avec des matches de poules, inexistante sur le reste du circuit.
Un tournoi à part, une place parmi l’élite
Les World Tour Finals représentent l’équivalent des Finales ATP en tennis : une réunion annuelle du gratin mondial. Christo Popov y avait déjà goûté en 2021, en double avec son frère, dans un contexte encore marqué par la pandémie de Covid-19 et l’absence des joueurs chinois. Cette fois, rien ne manque. Tous les meilleurs sont là, et Popov aussi.
Triple champion de France en simple, le Français s’est hissé à la cinquième place du classement qualificatif pour les Finals, une position très proche de son rang mondial actuel (8e). Une présence qui semblait pourtant inimaginable quelques mois plus tôt.
D’outsider discret à révélation de la saison
Qui aurait parié sur Christo Popov il y a un an ? Certainement pas lui. En début de saison, il évoluait dans l’ombre de son frère et du jeune prodige Alex Lanier. Pire encore, au mois de mars, une série de tournois ratés menaçait de le faire sortir du top 32 mondial, synonyme d’exclusion des grandes compétitions.
« Les Finals n’étaient pas un objectif en début de saison, parce que je n’étais pas du tout sur cette trajectoire-là », reconnaît-il aujourd’hui. Le déclic survient à l’Open de Suisse, où il atteint la finale. Dès lors, tout s’enchaîne : cinq victoires contre des membres du top 5 mondial, cinq demi-finales dans des tournois majeurs, et une finale de Super 750 aux Internationaux de France.
Si la progression paraît fulgurante, elle est en réalité le fruit d’un travail de fond.
Une transformation en profondeur
« Le changement est venu plus tôt que ce qu’on a vu », explique son père et entraîneur Toma Popov. « Pendant la période de qualification olympique, on a modifié beaucoup de choses : son jeu, son mode de vie, ses entraînements. Au badminton, évoluer prend du temps. Pour Christo, le processus a duré six mois. »
Techniquement déjà très solide grâce à son jeu de gaucher, Popov a surtout franchi un cap sur le plan physique et mental. Désormais capable d’enchaîner sans faiblir des matches en trois sets à haute intensité, il a aussi appris à mieux gérer ses émotions.
« Avant, mentalement, ça pouvait partir dans tous les sens face à des joueurs au style atypique. Aujourd’hui, je gère mieux mes matches et ma frustration », confie-t-il.
Se nourrir du défi, savourer l’instant
Aux World Tour Finals, Popov n’a aucune intention de se brider. Bien au contraire. Il se projette déjà dans l’atmosphère électrique d’une salle largement favorable aux joueurs chinois et se réjouit à l’idée d’enchaîner les chocs face à l’élite mondiale.
Dans sa poule, il affrontera le Danois Anders Antonsen (3e mondial), le Thaïlandais Kunlavut Vitidsarn (2e) et l’Indonésien Jonatan Christie (5e). Un programme relevé, mais exaltant.
« Je suis trop content de tester ça. Ça va être des matches de folie contre des joueurs du top 10. Je crois que je vais kiffer », sourit-il.
Une ambition tournée vers l’avenir
S’il vise « évidemment de sortir de la poule et de faire un podium », Christo Popov voit surtout plus loin. Pour lui, ces Finals sont aussi une étape de préparation vers des objectifs encore plus grands.
« Je considère cette compétition comme une base pour la saison prochaine, pour aller chercher quelque chose en plus : un titre dans un gros tournoi, les Championnats d’Europe ou du monde. Une médaille, en tout cas. »
Une ambition à la hauteur d’un joueur désormais installé parmi les meilleurs. Et qui, à Hangzhou, ne compte pas se contenter d’être un simple invité.
Par Nico