Un groupe de 42 dont cinq finalistes du Top 14

Nico Par Nico

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À événement exceptionnel, dispositif inédit. La tournée estivale de l’équipe de France en Nouvelle-Zélande, prévue en juillet 2025, ne ressemblera à aucune autre. Pour affronter les mythiques All Blacks sur leurs terres, le staff tricolore pourra s’appuyer sur un groupe élargi à 42 joueurs... dont cinq finalistes du Top 14. Une première, rendue possible grâce à un accord historique entre la Fédération française de rugby (FFR) et la Ligue nationale de rugby (LNR), officialisé ce mardi.

Une entorse à la règle pour un rendez-vous symbolique

Traditionnellement, les finalistes du championnat de France sont dispensés des tournées estivales afin de récupérer après une saison intense. Mais cette fois, l’attractivité de la tournée, son prestige, et les envies exprimées par certains joueurs ont poussé les instances à faire évoluer la règle.

« C’est la Nouvelle-Zélande. Et certains joueurs avaient publiquement exprimé leur souhait d’y participer », a justifié Laurent Marti, président de l’UBB et responsable des relations entre la LNR et les équipes de France. Le compromis trouvé est clair : un maximum de cinq joueurs issus des finalistes du Top 14 seront autorisés à rejoindre le groupe tricolore, à condition de ne pas dépasser 2 000 minutes jouées dans la saison. Cette limite, fixée par Fabien Galthié, permet de préserver la fraîcheur physique des joueurs avant le début de la saison suivante.

Des stars sous surveillance

Dans cette configuration, des joueurs comme Louis Bielle-Biarrey (2 164 minutes) et Thomas Ramos (2 025 minutes) dépassent déjà le plafond établi. Leur sélection ne semble donc pas garantie, sauf entente spéciale. À l’inverse, Romain Ntamack, revenu progressivement cette saison, est bien en dessous du seuil et ne cache pas son ambition : « Je rêve d’affronter les Blacks chez eux », a-t-il récemment déclaré. Mais une opération au genou gauche pourrait l’écarter des débats estivaux.

Jean-Marc Lhermet, vice-président de la FFR, insiste : « La sélection devra respecter trois piliers : performance, intégrité physique et respect de l’équilibre avec les clubs. »

Un groupe de jeunes et de revanchards

Pour le reste du groupe, la ligne directrice est claire : donner leur chance à des joueurs peu ou pas utilisés pendant le Tournoi des Six Nations. Un choix stratégique pour découvrir de nouveaux profils, bâtir un vivier solide en vue de la Coupe du monde 2027 en Australie, et compenser l’absence des cadres laissés au repos.

Le premier test aura lieu le 5 juillet à Dunedin, suivi de deux autres à Wellington (12 juillet) et Hamilton (19 juillet). Les cinq éventuels renforts des finalistes rejoindront le groupe à partir du 1er juillet, soit trois jours après la finale du Top 14 prévue au Stade de France.

Une tournée à enjeu

« C’est une tournée fondamentale. On y va pour gagner », a martelé Florian Grill, président de la FFR. Et pour cause : battre les All Blacks chez eux reste un exploit rare et prestigieux, porteur de confiance à deux ans du Mondial.

Si l’effectif ne comportera pas tous les habitués, il comptera sur une nouvelle génération ambitieuse, bien encadrée, et portée par l’idée de marquer les esprits dans un pays où le rugby est roi. À Wellington comme à Hamilton, c’est une France rajeunie mais affamée qui voudra faire entendre son coq.

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