Nouvelle-Zélande - France: acte 2

Samedi 12 juillet à 9h05 (heure française), le XV de France retrouvera les All Blacks à Wellington pour le deuxième test-match de la tournée d’été, avec un objectif clair : poursuivre la montée en puissance aperçue lors de la courte défaite (27-31) à Dunedin. Pour ce rendez-vous crucial, Fabien Galthié a radicalement remanié son quinze de départ, n’alignant que cinq titulaires du premier match. Un choix stratégique assumé, entre gestion de l’effectif, montée en puissance des finalistes du Top 14, et volonté d’innover face à l’ogre néo-zélandais.

Un XV tricolore profondément renouvelé

Le sélectionneur a tenu ses engagements : intégrer les finalistes du Top 14 (Toulouse et Bordeaux) dès que possible. Ce choix se traduit par les titularisations de Pierre-Louis Barassi, Nicolas Depoortere, Baptiste Erdocio, Pierre Bochaton et Jules Brennan. Des joueurs en forme, déjà rôdés à la pression, et appelés à apporter leur énergie dans un groupe en pleine reconstruction.

Seuls cinq joueurs conservent leur place dans le quinze de départ : Gaëtan Barlot, talonneur promu capitaine, Émilien Gailleton et Théo Attissogbe, déplacés sur les ailes, ainsi que la charnière Le Garrec-Segonds, reconduite pour assurer une certaine stabilité.

« Il faut se préparer à vivre des émotions très fortes à l'entraînement pour être prêts à les vivre en match », a souligné Galthié, qui n’a pas hésité à hausser le ton à l'entraînement cette semaine.

Gestion physique et préparation tactique

Après une débauche d’énergie intense lors du premier test, plusieurs cadres ont été mis au repos, dont le capitaine Gaël Fickou, Gabin Villière, ou encore Hugo Auradou. L’idée est de les préserver en vue du troisième test (19 juillet).

En parallèle, le staff souhaite développer la profondeur à certains postes-clés, comme celui de numéro 8, où Galthié tente un pari en titularisant Esteban Abadie, habituellement non spécialiste du poste mais prometteur dans le jeu aérien et la mobilité. « On essaie de développer de nouveaux potentiels », justifie le sélectionneur, conscient du manque de profils disponibles et sélectionnables dans ce rôle.

Anticiper la réaction néo-zélandaise

Galthié ne s’attend pas à affronter la même équipe des All Blacks que la semaine dernière. Il pressent une montée en puissance tactique des hommes en noir, qui « n'ont pas utilisé toutes leurs armes » à Dunedin.

« On a eu une balle de match, c'était notre mission. Mais il y a eu un complexe parfois. Il faut l’évacuer. On a des armes, nous aussi », affirme le sélectionneur, conscient que son équipe devra se libérer mentalement et croire pleinement en ses capacités.

Une ligne d’attaque prometteuse

Si l’expérience a été sacrifiée – Fickou (95 sélections) et Moefana laissés au repos – le quintet offensif aligné fait saliver. Le tandem Barassi - Depoortere, très en vue cette saison en club, sera testé au centre. Leo Barre est de retour à l’arrière, un joueur à haut potentiel, encore en quête de régularité en Bleu.

Le jeune Théo Attissogbe, comparé à Serge Blanco dans la presse néo-zélandaise, continue de faire forte impression. Galthié ne tarit pas d’éloges :

« C’est un joueur juste, qui comprend les enjeux. Un exemple pour beaucoup de jeunes. »

Le XV de départ pour le 2e test face à la Nouvelle-Zélande :

• Arrière : Leo Barre
• Ailiers : Théo Attissogbe, Émilien Gailleton
• Centres : Pierre-Louis Barassi, Nicolas Depoortere
• Charnière : Joris Segonds (ouvreur), Nolann Le Garrec (demi de mêlée)
• 3e ligne : Esteban Abadie, Jacobus VAN Tonder, Pierre Bochaton
• 2e ligne : Jules Brennan, Posolo Halagahu
• 1re ligne : Baptiste Erdocio, Gaëtan Barlot (cap.), Georges-Henri Colombe

Remplaçants : Mallez, Bourgarit, Montagne, Taofifénua, Woki, Vergnes-Taillefer, Daubagna, Hastoy.

Une nouvelle page en construction

Ce deuxième test en Nouvelle-Zélande ne se joue pas seulement sur le score : il s'agit d’un chantier de fond, où le staff français cherche à bâtir l’avenir en testant, révélant et forgeant des profils compétitifs à l’horizon 2027.

Face à une équipe aussi mythique que les All Blacks, ce choix audacieux pourrait payer… ou faire mal. Mais dans les deux cas, l’expérience sera formatrice pour une génération ambitieuse, que Galthié entend bien pousser au plus haut niveau international.

Si l’effet de surprise fonctionne, dimanche matin, la France pourrait célébrer un exploit… ou au moins une promesse.