Les championnats du monde de judo débutent ce vendredi

Les Championnats d’Europe désormais derrière eux, les judokas français entament une nouvelle étape de leur parcours international avec les Championnats du monde qui s’ouvrent ce vendredi à Budapest. Un rendez-vous capital dans la construction de l’olympiade menant aux Jeux de Los Angeles 2028. Malgré les absences remarquées de Teddy Riner et Clarisse Agbégnénou, les têtes d’affiche tricolores comptent bien affirmer leurs ambitions et marquer les esprits dès ce début de cycle.

Une équipe ambitieuse, malgré des absences

Privée de ses deux figures emblématiques, la délégation française se présente en Hongrie avec une équipe remaniée mais ambitieuse. Les espoirs reposent sur des talents confirmés comme Romane Dicko, Luka Mkheidze, Amandine Buchard et Joan-Benjamin Gaba. Tous ont brillé récemment ou sur la scène olympique et ont désormais les yeux rivés sur les sommets mondiaux.

« Le retour des médaillés olympiques participe aux ambitions individuelles et collectives », expliquait fin mai Frédérique Jossinet, manager de l’équipe de France. Forte de 10 médailles (5 féminines, 5 masculines) décrochées aux Championnats d’Europe au Monténégro, la France vise désormais une à deux médailles quotidiennes à Budapest.

Luka Mkheidze, en quête de reconnaissance mondiale (-60 kg)

Champion d’Europe en 2023, double médaillé olympique (bronze en 2021, argent en 2024), Luka Mkheidze veut désormais cocher la case manquante à son palmarès : un podium mondial. Classé numéro 1 mondial des -60 kg, il ne cache pas sa motivation : « Ça me tient tellement à cœur de ramener ce titre. Je veux voir ma photo accrochée à l’Insep avec les champions du monde. » Défait en finale des Europe par Ayub Bliev, il s’est rapidement remis au travail pour corriger les détails. À 29 ans, Mkheidze veut que 2025 soit l’année de sa consécration.

Amandine Buchard, une nouvelle énergie (-52 kg)

Écartée des derniers Championnats d’Europe, Amandine Buchard revient en force après une remise en question personnelle et professionnelle. Engagée dans un double projet judo/rugby au Stade Français, elle semble avoir retrouvé un équilibre essentiel. « Je n’existais qu’à travers le judo. Maintenant, je me sens plus libre », confiait-elle récemment. Lauréate à Tbilissi et Douchanbé, elle s’est affirmée comme une valeur sûre. Forte de cinq médailles de bronze aux Mondiaux, elle vise plus haut cette année, portée par une forme physique et mentale retrouvée.

Joan-Benjamin Gaba, le nouveau visage des -73 kg

Héros inattendu de l’épreuve par équipes à Paris après sa victoire contre la star Hifumi Abe, Joan-Benjamin Gaba a vu son statut changer. Désormais attendu, il ne fuit pas la pression. « Je m’entraîne pour être le meilleur. Mes adversaires me connaissent, donc je dois innover. » Malgré une entorse au genou, il a terminé troisième des Europe et aborde ces Mondiaux avec une détermination intacte : « Depuis 2021, j’ai changé. Aujourd’hui, personne ne me fait peur. » Budapest pourrait être le théâtre de sa confirmation au plus haut niveau.

Romane Dicko, pour effacer Paris et viser l’or (+78 kg)

Avec cinq titres continentaux à son actif, Romane Dicko domine l’Europe sans partage. Mais sur la scène mondiale, l’équation est plus complexe. Championne du monde en 2022, elle a échoué prématurément en 2023 et reste marquée par sa défaite en demi-finale des Jeux de Paris face à Beatriz Souza. « Je dois comprendre pourquoi je gagne certaines fois et pas d'autres. C’est sûrement mental. Mais je suis prête », assurait-elle fin mai. Numéro 1 mondiale, Dicko a axé sa préparation sur la mobilité et l’adaptation. L’or mondial est clairement dans sa ligne de mire.

Objectif Budapest : affirmer une génération

Avec un groupe soudé, encadré et ambitieux, les Mondiaux de Budapest représentent bien plus qu’une simple compétition : ils sont le point de départ concret de l’olympiade vers Los Angeles. Sans Riner ni Agbégnénou, cette équipe devra prouver qu’elle peut briller sur tous les tatamis du monde.

À l’heure où le judo français cherche à renouveler ses héros, les regards se tournent vers cette nouvelle génération de leaders. À Budapest, l’objectif est clair : faire retentir La Marseillaise, et ce, dès les premiers jours de compétition.