Romane Dicko sauve l'honneur tricolore
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Les 6 et 7 décembre 2025, le Tokyo Metropolitan Gymnasium a accueillile dernier Grand Slam de l'année. Face à l'armada japonaise sur ses terres, l'équipe de France n'a ramené qu'une seule médaille de bronze grâce à Romane Dicko. Un bilan maigre qui reflète la difficulté du déplacement d'un contingent Français limité en nombres.
Une délégation française limitée
Pour ce rendez-vous prestigieux de fin de saison, la France avait envoyé une délégation réduite avec seulement huit judokas. Chez les femmes, quatre médaillées olympiques de Paris 2024 étaient engagées : Shirine Boukli (-48 kg), Sarah-Léonie Cysique (-57 kg), Fanny-Estelle Posvite (-78 kg) et Romane Dicko (+78 kg).
Du côté masculin, la sélection s'articulait autour de deux médaillés des JO parisiens, Luka Mkheidze et Romain Valadier-Picard en -60 kg, du champion d'Europe 2025 Daikii Bouba (-66 kg), et de Maxime-Gaël Ngayap Hambou (-90 kg). Walide Khyar, initialement prévu en -66 kg, avait déclaré forfait suite à une gêne à la cheville.
Le Japon en mode démonstration
Le spectacle était à sens unique. L'équipe nippone a livré une performance XXL en remportant 11 médailles d'or sur les 14 en jeu, accompagnées de 11 médailles d'argent et 15 de bronze. Un total ahurissant de 37 podiums sur 56 engagés qui rappelle à quel point les Japonais restent intouchables à domicile.
La Russie s'est classée deuxième nation du tournoi avec 5 médailles, tandis que la Géorgie et la Corée du Sud ont également décroché une médaille d'or chacune. Les 303 compétiteurs venus de 41 pays ont assisté à une véritable démonstration de force du judo japonais.
Romane Dicko, seule médaillée française
Dans la catégorie des +78 kg, Romane Dicko a signé un parcours remarquable pour sauver l'honneur tricolore. La championne du monde 2022 et médaillée olympique de Paris a d'abord créé la sensation en éliminant la championne olympique 2021 Akira Sone dès le premier tour. La Japonaise effectuait certes son retour après plus d'un an d'absence pour blessure, mais la performance n'en reste pas moins notable.
Battue en quart de finale par l'Égyptienne Safa Soliman sur étranglement, Dicko s'est ressaisie dans les repêchages. Pour décrocher le bronze, il lui fallait battre deux Japonaises successivement. Ruri Fujii n'a été qu'une formalité, mais Mao Arai, vice-championne du monde en titre, représentait un obstacle bien plus sérieux. Dans un combat accroché, alors que l'adversaire semblait prendre l'avantage au sol, la Française du PSG Judo a retourné magistralement la situation pour placer une immobilisation décisive.
Cette 12ème médaille en Grand Slam pour Romane Dicko confirme qu'elle reste dans le gratin mondial de sa catégorie, six mois après sa médaille de bronze aux Mondiaux.
Tokyo Grand Slam 🥉 pic.twitter.com/yQi024pLU8
— Romane Dicko (@romane_dicko) December 7, 2025
Les déceptions françaises
La journée du dimanche 7 décembre a été particulièrement difficile pour les Bleus. En -60 kg, le tirage au sort avait placé les deux Français Luka Mkheidze et Romain Valadier-Picard dans le même quart de tableau. Après une victoire de Mkheidze face à son compatriote sur un makikomi astucieux, le vice-champion olympique s'est incliné en demi-finale contre Hayato Kondo, le numéro 3 japonais de la catégorie.
Pour le bronze, Mkheidze affrontait le champion du monde en titre Ryuju Nagayama, également médaillé olympique 2024. Un parcours diabolique pour le Français qui s'est fait étrangler sur un kata-te-jime, terminant à la cinquième place.
De son côté, Romain Valadier-Picard, après avoir facilement écarté le Brésilien Michel Augusto en repêchage grâce à son juji-gatame parfait, s'est heurté au Coréen Lee Harim, médaillé mondial 2024. Dans un combat tactique et serré, le Français a écopé d'un troisième shido pour fausse attaque, une issue cruelle qui l'a privé du bronze.
Sarah-Léonie Cysique (-57 kg) a également manqué le podium après sa défaite en combat pour le bronze, terminant cinquième. Shirine Boukli (-48 kg) n'a pas pu se qualifier pour les phases finales, tout comme Daikii Bouba (-66 kg) qui termine à la septième place, Fanny-Estelle Posvite (-78 kg) et Maxime-Gaël Ngayap Hambou (-90 kg).
Une fin de saison en demi-teinte
Ce Grand Slam de Tokyo clôture une saison 2025 marquée par les très belles performances françaises lors du Paris Grand Slam en février, où les Bleus avaient dominé le tableau des médailles avec 15 podiums. Mais le déplacement au Japon a rappelé la difficulté de briller sur les terres du judo mondial.
Les regards se tournent désormais vers 2026 et le prochain Paris Grand Slam prévu le 7 février, qui ouvrira la nouvelle saison. Une compétition où la France devra confirmer sa capacité à rivaliser avec les meilleures nations mondiales sur la route des Jeux Olympiques de Los Angeles 2028.
Par Brice