Vauquelin entre ombre et lumières sur le tour de Suisse.

Vauquelin entre ombre et lumières sur le tour de Suisse.

Brice Par Brice

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Une deuxième place qui a un gout de victoire. C’est sans aucun doute ce que l’on retiendra de ce tour de Suisse, tant Kevin Vauquelin (ARKEA B&B Hotels) a pris toute la lumière sur cette course a étape qui sert de « répétition grandeur nature » au Tour de France.

Leader de l’épreuve depuis sa victoire sur la première étape, le Normand de 24 ans a éclaboussé de tout sa fraicheur, tant sur ses interviews d’après course que sur son comportement sur le vélo, le tour helvétique.

David a failli battre Goliath.

Voir un coureur Arkea B&B Hotels en jaune pendant une semaine fait figure d’anomalie, tant l’équipe Bretonne est un second couteau (elle joue sa survie en Word Team, la première division du cyclisme mondial).

Face aux équipes aux moyens financiers quasi-illimité, il est extrêmement rare de voir la tunique de leader sur les épaules d'un coureur évoluant dans une équipe hors des « 4 Fantastiques » (UAE Teams Emirates, Visma Lease a Bike, Ineos Grenadier et Soudal Quick Step).

Une équipe a l'avenir incertain.

Une mise en lumière qui est une aubaine pour l’équipe Bretonne en quête d’un sponsors titre pour la saison prochaine, sponsors qui sera déterminant pour l’avenir de la structure.

Pour Emmanuel Hubert le patron historique de l’équipe Bretonne le constat est simple :

« Si je ne trouve pas de partenaires, c’est fini. On va vers une disparition de l’équipe »

Une situation précaire qui implique de faire des concessions, comme l'explique Kevin Vauquelin a la descente de son vélo lors de la dernière étapes : « si j’expliquais un peu tout l’envers du décor qu’on a eu cette semaine avec l’équipe…On ne va pas se mentir avec des équipes comme UAE ce n’est pas la même ».

« C’est l’occasion de vous dire, devant les médias, que cette semaine, on n’a même pas eu de cuistot. On n’a pas eu beaucoup de moyens. Pourquoi ? Car on est dans une situation financière compliqué » rajoute t’il d’un ton amer

Le constat est sans appel : Le cyclisme mondial se dirige vers une course a deux vitesses, les super-puissances, qui trustent les courses phares du calendrier Word Tour, et les petits poucets qui tentent de survivre et d’arracher quelques accessits.

« Les coureurs ? Ils savent tout. Je ne veux rien leur cacher. S’ils ont une opportunité ailleurs, je leur dis de foncer. Je ne suis pas là pour freiner, au contraire. Ils ne sont pas esclaves de l’équipe. On leur a proposé un cadre de vie professionnel et humain très qualitatif. Je veux qu’ils aient le choix. Même si, en tant que manager, ce n’est jamais simple de voir partir un coureur qu’on a aidé a faire grandir » lâche le patron resilié.

Pour Vauquelin, la question va être rapidement tranchée. Il arrive en fin de contrat en décembre et sa saison exceptionnelle (deuxième sur la Flèche Wallonne, vainqueur de l’étoile de Bessèges et du tour du pays de la Loire, et donc d’une étape et de 6 jours en Jaune sur le Tour de Suisse) lui ouvrira les portes de l'équipe Britannique INEOS Grenadiers autre mastodonte du plateau.

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