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L'Équipe

La France bat une seconde fois l'Espagne

Nico Par Nico

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Dans une AccorArena bouillante, l’équipe de France a offert à son public une victoire pleine de caractère face à l’Espagne (78-73). D’abord apathiques, les Bleus ont su se transformer après la pause pour signer une remontada inattendue, sous les yeux de leurs glorieux anciens venus leur passer le flambeau.

Un hommage vibrant aux légendes bleues

La soirée avait débuté dans l’émotion. Sur les écrans géants de Bercy, l’image d’un geste devenu mythique a déclenché l’ovation : Nicolas Batum contrant Klemen Prepelic lors des JO de Tokyo 2021, envoyant la France en finale. L’ancien capitaine, sept fois médaillé avec les Bleus, a reçu un hommage appuyé, tout comme Nando De Colo et les autres figures à plus de 200 sélections.

Pour Batum, privé de public lors de ce moment historique en raison du Covid, il s’agissait presque d’un jubilé symbolique. Mais la fête a bien failli tourner au cauchemar.

Une première mi-temps cauchemardesque

En face, l’Espagne a rappelé pourquoi elle reste l’ennemie jurée des Bleus depuis deux décennies. Sérieuse malgré une équipe rajeunie, la Roja a déroulé son jeu collectif avec précision, profitant des errements défensifs français. À la pause, le score était sans appel : 44-28 pour les Espagnols.

Les statistiques faisaient froid dans le dos : une seule passe décisive, sept balles perdues dans le premier quart-temps, et des shooteurs ibériques trop libres, à l’image de Santi Yusta (19 points). Dans la raquette, Willy Hernangomez dominait sans partage (15 points). Les spectateurs craignaient de revivre une énième désillusion face au rival historique.

Le réveil des Bleus

Le scénario a pourtant basculé après le retour des vestiaires. Comme transfigurée, l’équipe de France a entamé la deuxième mi-temps par un tonitruant 18-4, porté par l’énergie de Matthew Strazel et Bilal Coulibaly (13 points). La défense collective, soudainement intraitable, a étouffé l’Espagne, limitée à 29 points seulement en deuxième période et contrainte à 14 pertes de balle.

« On s’est dit à la mi-temps qu’au-delà de bien jouer au basket, on voulait montrer une bonne image. On en était loin », a reconnu Strazel. Les mots des anciens, qui avaient remis leur maillot aux joueurs le matin même, semblent avoir pesé dans la révolte.

Francisco et Hoard, les déclencheurs

Le public a vibré jusqu’au bout, galvanisé par l’entrée décisive de Sylvain Francisco (9 points, 3 passes, 2 interceptions). Dynamique et imprévisible, le meneur a cassé les automatismes espagnols, provoquant fautes et pertes de balle. Jaylen Hoard (8 points, 5 rebonds) a également contribué au combat intérieur, tandis que les cadres resserraient le jeu dans le money-time.

À quatre minutes du terme, la France reprenait enfin l’avantage (69-67) et ne le lâchait plus. À l’explosion de joie finale, l’AccorArena célébrait autant la victoire que l’esprit retrouvé d’une équipe parfois critiquée pour son inconstance.

Une victoire symbolique

Au-delà du score, ce succès revêt une dimension particulière. La France n’avait plus battu deux fois de suite l’Espagne depuis… 1994-1995. De quoi savourer, même si ce n’était « qu’un match amical ».

Sergio Scariolo, le sélectionneur espagnol, n’avait concédé qu’une seule défaite contre les Bleus en quinze ans. En l’espace de 48 heures, il en a encaissé deux. De son côté, Freddy Fauthoux reste invaincu à la tête des Tricolores (8 victoires en autant de matchs).

Cette victoire marque surtout l’entrée des deux nations dans une nouvelle ère, avec la relève en première ligne. Et peut-être une répétition générale : les deux rivaux pourraient bien se retrouver très vite, dès les huitièmes de finale du prochain Euro.

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