L'Espagne étrille la France

Dimanche 13 juillet, dans le bassin de Singapour, l’équipe de France féminine de water-polo s’est heurtée à un adversaire d’une autre dimension lors de son deuxième match de poule des Championnats du monde. Opposées à l’Espagne, championne olympique en titre, les Bleues n’ont pas fait le poids malgré une entame prometteuse. Le score final, 23-6, reflète l’écart qui sépare actuellement les deux nations, mais ne doit pas masquer les enseignements positifs d’une rencontre qui s’inscrit dans un cycle de reconstruction pour les Françaises.

Une première mi-temps prometteuse, avant l'effondrement

Comme face aux États-Unis lors du premier match, les Tricolores ont démarré avec intensité et courage, tenant tête aux Espagnoles pendant le premier quart-temps, conclu sur un score encore raisonnable de 6-3. Mais très vite, la fatigue s’est fait sentir, et l’expérience, la rigueur tactique et la vitesse d’exécution des Espagnoles ont pris le dessus. À mesure que les minutes défilaient, la défense française a cédé, et l’attaque s’est montrée de plus en plus inefficace face au pressing haut des Ibères.

Lucas Heurtier, sélectionneur : « On savait que l’Espagne était au-dessus, mais on voulait que les filles se battent sur chaque ballon. C’est ce qu’elles ont fait dans le premier quart-temps. Après, la réalité du très haut niveau nous a rattrapés. »

Une leçon de réalisme espagnol

Le rouleau compresseur espagnol s’est véritablement mis en marche à partir du deuxième quart-temps, remporté 5-2, avant de totalement écraser la France dans les deux derniers actes (6-0 puis 6-1). Les Bleues, dépassées sur les replis, en difficulté dans leurs transmissions et privées de solutions offensives, ont assisté à une leçon de water-polo moderne, faite de combinaisons rapides, de rotations fluides et d’une efficacité chirurgicale à la finition.

Une équipe en transition, tournée vers l’avenir

Cette défaite, aussi lourde soit-elle, s’inscrit dans une dynamique de renouveau pour l’équipe de France. Plusieurs cadres, présentes aux Jeux Olympiques, ont été mises au repos, et de jeunes joueuses issues des pôles espoirs ou récemment intégrées au collectif national ont été lancées dans le grand bain. Le défi est donc autant sportif que formateur.

« L’objectif est de construire une équipe capable de rivaliser à moyen terme. Ces matchs contre les meilleures mondiales sont autant d’enseignements pour les jeunes », souligne un membre du staff.

Dernier espoir face à l’Afrique du Sud

Avec deux défaites en deux matchs, la France est déjà éliminée de la course à la première place de la poule, mais un dernier objectif se profile : le match contre l’Afrique du Sud, mardi à 6h10 (heure française). Une rencontre plus équilibrée sur le papier, que les Bleues abordent avec l’espoir de terminer cette première phase sur une bonne note, et de viser ensuite une place honorable dans le tournoi de classement.

Ce match sera aussi l’occasion pour l’équipe de montrer sa capacité à tenir sur la durée, un point faible identifié lors des deux premières confrontations, où l'effort initial s’est trop souvent évaporé sous la pression adverse.