La France défie le Brésil sans avoir peur
Publié le
Quatre jours après avoir créé l’exploit en écartant la Chine (3-1), l’équipe de France féminine de volley s’attaque à un nouveau col hors catégorie. À Bangkok, ce jeudi à 12h (heure française), les Bleues affrontent le Brésil, deuxième nation mondiale, en quarts de finale du Championnat du monde. Une marche immense pour une équipe qui, il y a encore quelques années, végétait dans l’anonymat du classement FIVB.
Championnat du monde de volley : contre le Brésil, la capitaine des Bleues Héléna Cazaute veut porter l’équipe de France vers un exploit historique
— L'Humanité (@humanite_fr) September 3, 2025
➡️ https://t.co/gIOEzREKRt pic.twitter.com/WtkQaNItcj
Un quart de finale historique
Pour leur première apparition dans le top 8 mondial, les Françaises s’invitent à une table réservée d’ordinaire aux puissances installées. Sept des huit meilleures équipes mondiales sont présentes au rendez-vous. La huitième, c’est la France, qui a forcé la porte après un parcours fulgurant. « On est parties de très bas. En 2016, la France pointait à la 55e place mondiale. Aujourd’hui, on est 13e », rappelle la libéro Amandine Giardino, doyenne du groupe (30 ans).
Cette progression est le fruit d’un travail patient, jalonné de défaites fondatrices : une première Ligue des nations (VNL) en 2024 conclue avec dix revers en douze matches, des Jeux olympiques de Paris achevés sans remporter un set… Autant de cicatrices qui servent aujourd’hui de carburant.
Une ascension patiemment construite
Le renouveau du volley féminin français ne doit rien au hasard. Dès 2017, la Fédération française a investi pour professionnaliser la discipline et imposer un projet structurant : l’équipe fédérale France Avenir, intégrée au championnat élite pour aguerrir les jeunes talents. « Il serait suicidaire de remettre ça en cause maintenant », insiste Axelle Guiguet, Directrice technique nationale.
En 2018, l’arrivée du coach belge Émile Rousseaux a stabilisé l’édifice, avant que l’Espagnol Cesar Hernandez, nommé en mai dernier, n’apporte une nouvelle dynamique : ouverture du groupe, jeu libéré, ambition affirmée. Son style séduit et galvanise. Avant le choc face à la Chine, il avait même fredonné le thème de Mission impossible pour rappeler à ses joueuses qu’aucun adversaire n’était intouchable.
Des joueuses désormais reconnues
La progression des Bleues tient aussi à l’exportation de ses meilleurs éléments. Sept internationales évoluaient la saison passée à l’étranger, parmi lesquelles la capitaine Héléna Cazaute (27 ans), la pointue Iman Ndiaye (23 ans) ou encore la libéro Juliette Gelin (23 ans). Toutes se frottent chaque semaine aux meilleures joueuses mondiales, un apprentissage précieux qui porte ses fruits aujourd’hui.
À Bangkok, elles aborderont le duel contre le Brésil sans complexes. Cet été déjà, elles avaient poussé la Seleção au tie-break à deux reprises (10 juillet en VNL et 24 août au premier tour de ce Mondial), échouant de justesse (15-13). De quoi nourrir l’espoir d’un nouvel exploit.
Une équipe qui n’a plus peur de rien
« Ce match nous aide à grandir et à devenir plus fortes. Il faudrait qu’on joue des millions de fois contre le Brésil », glissait Hernandez après ces défaites encourageantes. Ses joueuses partagent cet état d’esprit conquérant. « Depuis quelques jours, on vit à 240 000 à l’heure mais on pense toutes à la suite. Notre groupe veut une victoire contre le Brésil », confie la jeune passeuse Enora Danard-Selosse (22 ans), symbole de cette équipe intrépide.
Les Bleues avancent avec la foi des pionnières, prêtes à crever un nouveau plafond de verre. Après avoir déjà bousculé la Chine, elles rêvent de renverser un autre géant. Non plus pour surprendre, mais pour s’installer durablement à la table des grandes.
Par Nico