Clap de fin pour Nicolas Mahut

Clap de fin pour une légende du tennis français. Ce mardi après-midi, Nicolas Mahut a disputé le dernier match de sa carrière professionnelle sur les courts de la Paris La Défense Arena, théâtre du Rolex Paris Masters 2025. Associé pour l’occasion au Bulgare Grigor Dimitrov, l’Angevin de 42 ans s’est incliné dès le premier tour face au duo Édouard Roger-Vasselin – Hugo Nys, en trois sets serrés : 6-4, 5-7, 10-4. Une défaite sans amertume, mais avec une immense charge symbolique.

Une sortie à l’image de sa carrière : digne et émouvante

Il était 18 h 17 lorsque Nicolas Mahut s’est retrouvé face à une balle de match. Un point de plus, et sa carrière longue de 23 ans prenait fin.

À ce moment-là, le silence s’est installé sur le court n°2, avant que Grigor Dimitrov, en véritable gentleman, ne s’approche de son partenaire pour lui glisser quelques mots à l’oreille.

Puis, se tournant vers les tribunes, le Bulgare a invité le public à se lever, à applaudir une dernière fois Mahut, héros discret du double tricolore et ancien finaliste de Wimbledon.

Les spectateurs, nombreux à avoir rempli les gradins, ont répondu d’une seule voix.

Derrière Mahut, dans le public, sa famille, ses amis et une partie du tennis français étaient venus assister à cette page qui se tournait : Richard Gasquet, Paul-Henri Mathieu, Benjamin Bonzi, Ivan Ljubicic, ou encore Didier Retière, tous présents pour l’applaudir.

Le dernier service est passé. Puis, un passing croisé d’Édouard Roger-Vasselin – son ancien complice de tant de batailles – est venu sceller la fin.

18 h 31. Le match était terminé. Et les larmes ont pu couler.

Un au revoir sobre, fidèle à son style

Pas de micro, pas de grandes effusions.

Nicolas Mahut, fidèle à lui-même, a choisi la sobriété et la pudeur pour conclure ce dernier chapitre.

Sous une ovation nourrie, il a échangé son polo avec Grigor Dimitrov, puis s’est dirigé calmement vers la sortie.

Mais avant de quitter la scène, il a accompli un geste hautement symbolique :

il est allé déposer ses deux poignées éponge dans le coin droit du court – celles qu’il n’a jamais manqué d’enfiler avant un match et d’où il retournait toujours.

Un rituel devenu presque sacré, à l’image de ce joueur méticuleux, perfectionniste, et passionné jusqu’à la dernière balle.

Un hommage à venir sur le central

Aucune cérémonie officielle n’a eu lieu ce mardi, mais selon plusieurs sources, un hommage lui sera rendu samedi sur le court central du tournoi, en présence de ses proches et de nombreux joueurs français.

Une manière pour le public parisien de saluer une carrière exceptionnelle, marquée par cinq titres du Grand Chelem en double, vingt trophées ATP, et surtout, une longévité rare à ce niveau.

Une carrière au service du tennis français

Formé à l’école nantaise, Nicolas Mahut a traversé les décennies du tennis tricolore avec un style à part : service-volée, sens du jeu, et un goût prononcé pour la bataille.

Il restera à jamais associé à Édouard Roger-Vasselin, avec qui il a formé l’une des plus belles paires françaises du XXIe siècle, remportant notamment Roland-Garros en 2019.

Mais aussi à son marathon légendaire à Wimbledon 2010 contre John Isner (70-68 au cinquième set), match devenu mythique et symbole de sa résilience.

La fin d’une époque, le début d’un héritage

En quittant la scène, Nicolas Mahut laisse derrière lui bien plus qu’un palmarès : une empreinte, une attitude, un héritage.

Celui d’un joueur respecté, aimé du public, et modèle de professionnalisme.

Son dernier service, frappé dans une salle debout, résonnera comme un adieu à la fois humble et inoubliable.