Marie-Hélène Sajka et Clarisse Mairot ont pris leurs responsabilités

Marie-Hélène Sajka et Clarisse Mairot ont pris leurs responsabilités

Nico Par Nico

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Pour leur entrée dans le tour principal, les Bleues ont offert jeudi une prestation maîtrisée face à l’Autriche (29-17), marquée par une défense monumentale et par l’émergence offensive de deux joueuses longtemps en quête de repères : Marie-Hélène Sajka et Clarisse Mairot. Deux profils différents mais un même esprit : celui d’un collectif dont l’ADN défensif continue de façonner les performances

Une défense de fer, marque de fabrique des Bleues

Avant même de savourer ses buts, Marie-Hélène Sajka retenait surtout… sa défense. « Je suis contente d’avoir défendu ! », a-t-elle déclaré après la rencontre, comme pour rappeler la priorité absolue du groupe. Et pour cause : l’équipe de France n’a encaissé que cinq buts en seconde période, laissant l’Autriche totalement impuissante (14-12 à la pause, 29-17 au final).

Hatadou Sako, auteure d’une prestation majuscule dans les buts, a logiquement été désignée MVP de la rencontre – une récompense individuelle qui illustre la solidité collective du bloc tricolore. Le scénario rappelle d’ailleurs celui du Mondial 2023 en Norvège, où les Françaises avaient déjà étouffé l’Autriche avant de filer vers un troisième titre mondial.

Un Mondial sans cinq cadres, un poste d’arrière droit en reconstruction

Deux ans plus tard, les vice-championnes olympiques abordent le Mondial 2025 diminuées par l’absence de plusieurs joueuses majeures, dont Laura Flippes, pilier de l’arrière droit, actuellement en congé maternité. Ce manque se fait sentir : Emma Jacques et Marie-Hélène Sajka, qui découvrent toutes deux leur premier championnat du monde, ont peiné à trouver la bonne carburation en début de tournoi. À tel point que Léna Grandveau, demi-centre, est régulièrement venue dépanner sur le poste.

Pour le sélectionneur Sébastien Gardillou, la situation est toutefois sous contrôle. Jacques est « là pour apprendre » (2’48 de jeu jeudi), tandis que Sajka incarne une option plus expérimentée. Rappelée en avril après sept ans hors du groupe, la gauchère de 28 ans a montré face à l’Autriche pourquoi le staff compte sur elle.

Sajka lance enfin son Mondial

Titularisée jeudi, la joueuse niçoise a bénéficié de 13 minutes de jeu, mais a fait largement fructifier ce temps de présence. Elle a inscrit 3 buts, presque autant que sur les trois précédents matchs (5). Son premier, une frappe puissante à neuf mètres, a permis d’égaliser (9-9, 20e). Son second, servi en pleine course par Grandveau, a donné l’avantage définitif aux Bleues (10-9, 21e).

« J’ai eu l’opportunité de prendre des shoots, je l’ai fait. J’ai pris beaucoup de plaisir », a confié Sajka, rayonnante. Elle semble enfin trouver ses marques, apportant à la fois percussion et précision, deux armes nécessaires à ce poste tant convoité.

Mairot, la percussion au service du collectif

À gauche, Clarisse Mairot, 24 ans, a également profité du match pour afficher sa valeur. Dans son club de Brest, elle partage habituellement le poste d’arrière gauche avec Méline Nocandy. Mais la blessure au pied de cette dernière contre la Pologne a rebattu les cartes, offrant à Mairot une titularisation qu’elle a honorée avec un sans-faute : 3 buts sur 3 tirs.

Toujours modeste, elle explique : « J’essaie d’être la plus performante possible pour pouvoir servir au collectif. » Elle a apporté percussion, vitesse, capacité à jouer le duel, mais aussi agressivité défensive – autant d’ingrédients qui collent parfaitement au projet tricolore.

Pintat appelée pour renforcer la défense : un choix stratégiqu

Encore une fois, la défense a guidé les décisions de Sébastien Gardillou. Pour remplacer numériquement Nocandy, le sélectionneur a préféré la jeune Lilou Pintat (21 ans), pure défenseuse de Dijon, plutôt qu’une arrière offensive supplémentaire, comme les prometteuses jumelles Enola et Lylou Borg.

Un choix dicté par la volonté de gérer l’usure physique du groupe, déjà mise en évidence lors de l’Euro 2024 où la France avait craqué en fin de tournoi. « Je ne pense pas qu’Enola et Lylou soient aujourd’hui des défenseuses aguerries », précise Gardillou. « Lilou Pintat est très responsabilisée à Dijon. »

Une équipe en reconstruction, mais déjà très compétitive

Entre absences, blessures et intégration de nouvelles joueuses, ce Mondial ressemble à une phase de transition pour les Bleues. Pourtant, l’ADN défensif forgé par Olivier Krumbholz – et perpétué par Gardillou – semble plus fort que jamais.

Avec une défense intraitable, des jeunes qui montent en puissance et des cadres qui se préservent pour la suite, l’équipe de France avance prudemment mais solidement vers les prochains défis.

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