Paul Seixas dresse son bilan et ses rêves les plus fous

À seulement 19 ans, Paul Seixas a réussi une première saison professionnelle impressionnante sous les couleurs de Décathlon-AG2R La Mondiale. Troisième des Championnats d’Europe début octobre et septième du Tour de Lombardie samedi, le jeune grimpeur lyonnais tire un bilan extrêmement positif de son année, marquée par la découverte du très haut niveau et des premiers grands frissons.

Une première saison déjà bluffante

Rentré d’Italie après avoir signé une solide septième place sur le Tour de Lombardie, l’un des cinq Monuments du calendrier, Paul Seixas affiche un large sourire.

« Ça a été une excellente saison, se réjouit-il. J’ai dit au début de l’année que je venais pour apprendre. J’ai beaucoup appris, donc c’est déjà coché ! »

Le néo-pro, lancé dans le grand bain en janvier dernier, ne s’attendait pas à une telle constance.

« Je n’avais pas d’ambition de gros résultats. Je voulais simplement progresser, m’adapter au peloton. Mais je ne m’attendais pas à performer autant que je l’ai fait. Je pensais avoir des hauts et des bas… finalement, j’ai été surpris. »

Le collectif avant tout

L’un des moments forts de sa saison reste la 5ᵉ étape du Tour des Alpes, en avril, lorsqu’il avait volontairement laissé la victoire à son coéquipier Nicolas Prodhomme.

« C’est un de mes plus beaux souvenirs, confie Seixas. Le collectif, c’est vraiment la clé de ce sport. Seul, on a beau être très fort, ça ne suffit pas. Si on a une équipe solide derrière, c’est ça qui fait la différence. »

Cette mentalité d’équipe, héritée du centre de formation de Décathlon-AG2R La Mondiale, semble déjà bien ancrée chez le jeune grimpeur, qui s’impose comme l’un des espoirs les plus prometteurs du cyclisme français.

Apprendre des meilleurs

Troisième des Championnats d’Europe début octobre, derrière Tadej Pogacar et Remco Evenepoel, Paul Seixas mesure la distance qui le sépare encore des géants du peloton :

« Il y a une grosse différence aujourd’hui avec Pogacar et Evenepoel. Ce sont des athlètes très solides, très réguliers, très forts. Ce qui fait la différence entre eux et moi, je ne le sais pas encore, mais je veux tout mettre en place pour combler l’écart au maximum. »

Et d’ajouter, admiratif :

« Quand on voit Pogacar partir, on se dit : “Là, il n’y a rien à faire…” Nous, on a envie de ralentir, lui a envie d’accélérer. Ce n’est pas le même état d’esprit ! »

Des rêves à la hauteur de son talent

S’il garde la tête froide, Paul Seixas ne cache pas ses ambitions.

« Mon plus grand rêve, c’est de gagner le Tour de France », lâche-t-il avec un sourire franc.

Conscient du chemin à parcourir, le récent vainqueur du Tour de l’Avenir sait qu’il devra encore progresser avant de prétendre à ce sommet.

« J’ai encore le temps. Je dois continuer à apprendre, à travailler mes points faibles, et on verra quand viendra le moment d’y participer. »

Une étoile montante du cyclisme français

Entre humilité, ambition et maturité, Paul Seixas incarne cette nouvelle génération de coureurs français qui osent rêver grand sans brûler les étapes. Avec déjà une troisième place européenne, un podium partagé avec les deux meilleurs coureurs du monde, et une régularité impressionnante, le jeune Lyonnais s’annonce comme l’un des grands visages du cyclisme à venir.

« Cette saison m’a donné confiance. Maintenant, il faut continuer à progresser. Le plus dur, ce n’est pas d’arriver là, c’est d’y rester. »