Tadej Pogacar en patron, Kévin Vauquelin résiste

Le maillot jaune a changé d’épaules pour la troisième fois en une semaine. Ce vendredi, Tadej Pogacar (UAE Team Emirates – XRG) a remporté la 7e étape du Tour de France 2025, au sommet de la côte de Mûr-de-Bretagne, s’emparant à nouveau du leadership au classement général. Une victoire de panache, de stratégie… mais aussi marquée par un coup dur : la chute de son coéquipier Joao Almeida, à seulement 5 kilomètres de l’arrivée.

Pogacar, nouvelle démonstration au sommet

En champion du monde en titre, déjà victorieux à plusieurs reprises depuis le départ de Florence, Pogacar a encore frappé fort sur les pentes bretonnes. Après avoir laissé filer le maillot jaune pour une petite seconde la veille, le Slovène l’a repris avec autorité, en remportant un sprint en petit comité dans l’ultime montée.

Sous l'impulsion de Tim Wellens, son coéquipier fidèle, Pogacar a lancé l’offensive dans la redoutable ascension de Mûr-de-Bretagne. Seuls Jonas Vingegaard (2e) et Remco Evenepoel ont tenu son rythme initial. Une courte accalmie a permis à Oscar Onley (Picnic-PostNL) et quelques autres de recoller, mais dans le sprint final, Pogacar a été impérial.

"Il fallait frapper fort pour reprendre le jaune. Cette montée me réussit bien, je suis content mais inquiet pour Joao (Almeida)", a-t-il déclaré à l’arrivée.

Une chute massive à l’entrée de Mûr-de-Bretagne

À 5 km du sommet, une chute collective a secoué le peloton, impliquant plusieurs coureurs de renom. Parmi eux, deux Français Guillaume Martin-Guyonnet et Valentin Madouas, mais aussi Santiago Buitrago, Enric Mas, le vainqueur de la veille Ben Healy, et surtout Joao Almeida, meilleur lieutenant de Pogacar en montagne.

Les conséquences pourraient être sérieuses pour UAE-XRG, alors que la suite du Tour s’annonce exigeante. Almeida, visiblement touché, a terminé l’étape loin derrière, et son état sera à surveiller de près.

Vauquelin brille, Laurance solide

Côté tricolore, Kévin Vauquelin (Arkéa-B & B Hotels) a confirmé sa montée en puissance. Impressionnant sur les pentes bretonnes, il termine 7e de l’étape et monte sur le podium provisoire du général, derrière Pogacar et Evenepoel. Axel Laurance signe une 9e place encourageante.

"J’ai tenté de suivre, j’y ai cru un moment. Être sur le podium du général à la fin de cette semaine, c’est une belle récompense," a confié Vauquelin.

Après s’être imposé sur notre Région Pays de la Loire Tour, Kevin Vauquelin illumine le Tour de France de sa classe et de son talent. Maintenant, tout est possible pour la suite : à fond, derrière lui ! pic.twitter.com/olK8cSRtZP

— Christelle MORANÇAIS (@C_MORANCAIS) July 12, 2025

Une échappée contrôlée, un peloton sous tension

Avant le final explosif, l’échappée du jour, composée de cinq hommes dont Geraint Thomas (Ineos-Grenadiers) et Ewen Costiou, a animé la première partie d’étape. Mais comme souvent sur ce type de profil, le peloton n’a jamais laissé plus de deux minutes aux fuyards, les reprenant bien avant la dernière ascension.

La tentative de Wout Van Aert, suivi un temps par Vauquelin dans la descente précédant la montée finale, n’a pas pesé face au rythme imposé par UAE-XRG.

Classement général provisoire après la 7e étape :

Tadej Pogacar (UAE-XRG)

Remco Evenepoel (Soudal-QuickStep) à 13''

Kévin Vauquelin (Arkéa-B & B Hotels) à 26''

Jonas Vingegaard (Visma-Lease a Bike) à 34''

Oscar Onley (Picnic-PostNL) à 41''

19e victoire d’étape pour Pogacar

Avec ce nouveau succès, Tadej Pogacar totalise désormais 19 victoires d’étape sur le Tour de France, égalant François Faber et se hissant au 7e rang des vainqueurs d'étape les plus prolifiques. Un chiffre qui impressionne autant que sa régularité.

Il est désormais à 16 victoires de Mark Cavendish (35), le record absolu.

La suite : journée de transition… ou pas ?

Après cette étape exigeante, le peloton devrait connaître une journée moins escarpée, propice à une échappée ou à un sprint massif. Mais avec un Pogacar aussi en forme et une équipe UAE-XRG désormais amputée d’un élément clé, l’équilibre tactique pourrait basculer. Vingegaard et Evenepoel restent en embuscade, et la guerre des nerfs ne fait que commencer.

Pogacar frappe fort et assume son statut, mais sa supériorité n’est pas sans fragilité. La chute d’Almeida rappelle que le Tour est long, imprévisible, et que rien ne sera donné jusqu’à Paris. Une certitude : le spectacle est au rendez-vous de cette édition 2025.