Une débâcle qui laisse des traces

Coup de tonnerre à Riga. Vice-champions olympiques il y a tout juste un an, les Bleus ont quitté l’EuroBasket par la petite porte ce dimanche, battus par la Géorgie (70-80) en huitièmes de finale. Un échec cinglant, indigne du statut de quatrième nation mondiale, qui renvoie l’équipe de France à ses doutes et à ses manques du moment.

Le coup de massue signé Shengelia

Dans une fin de match étouffante, Toko Shengelia a fait plier la défense tricolore : deux tirs primés, deux lancers francs, et au total 24 points et 8 rebonds pour le leader géorgien. À ses côtés, Mamukelashvili, Baldwin et Bitadze ont presque tout fait : 70 des 80 points de leur équipe. En face, les Français ont multiplié les tentatives, avec 71 tirs pris contre 48 pour la Géorgie, mais leur maladresse criante (25/71, dont 6/36 à 3 points) les a condamnés.

Mal entrés dans la rencontre, fébriles dans les duels et incapables de trouver la mire derrière l’arc (3/17 dans le seul dernier quart), les hommes de Frédéric Fauthoux ont couru après le score sans jamais inverser la tendance.

Une élimination prématurée aux allures de fiasco

Les images en fin de rencontre en disent long : Sylvain Francisco, dépité, posant sa tête contre le panneau LED ; Zaccharie Risacher, les yeux embués ; Nadir Hifi, resté sur le banc sans jouer une minute, le regard noir. Le capitaine Guerschon Yabusele, lui, a perdu ses nerfs face à l’euphorie des journalistes géorgiens. Le contraste avec les larmes et la joie démesurée des joueurs du Caucase était saisissant.

Pour la deuxième fois seulement en douze éditions, la France n’atteint pas les quarts de finale de l’EuroBasket, comme en 2017 au lendemain de la retraite de Tony Parker. Cette fois, le contexte était similaire : une transition générationnelle compliquée, des absences en cascade (Wembanyama, Lessort, Sarr, Strazel, Poirier) et les retraites internationales de Batum et De Colo.

Des responsabilités partagées

Frédéric Fauthoux a assumé ses choix, non sans regrets :

« C’est une grosse déception. On peut trouver mille raisons à une défaite, mais les gars ont mouillé le maillot. J’aurais peut-être dû mettre certains dans le confort plus tôt, faire des choix plus forts. On ne cherche pas d’excuses, mais il nous a manqué nos joueurs phares. »

Certains observateurs pointent aussi un staff trop inexpérimenté, un effectif déséquilibré avec seulement quatre intérieurs de métier, et une trop grande responsabilité laissée à une jeune garde encore en apprentissage (Maledon, Risacher, Coulibaly).

Et maintenant ?

Si le retour annoncé de Victor Wembanyama, Evan Fournier ou Mathias Lessort redonnera un tout autre visage aux Bleus, cette élimination met en lumière une fragilité inquiétante. La France, qui visait l’or aux Jeux de Los Angeles en 2028, doit d’abord assurer sa présence aux prochaines grandes compétitions. Les qualifications pour la Coupe du monde 2027 au Qatar approchent, et elles conditionnent le billet olympique.

Un an après un été de rêve, le basket français connaît donc son revers de médaille. Aux dirigeants, au staff et aux joueurs de tirer les leçons de cette claque pour retrouver la place qu’ils ambitionnent sur l’échiquier mondial.