Adrian Mannarino plie face à Daniil Medvedev

Adrian Mannarino a livré une bataille acharnée mais a fini par céder face à Daniil Medvedev en huitièmes de finale du tournoi de 's-Hertogenbosch. Le Français, âgé de 36 ans et classé 127e mondial, a longtemps fait douter le Russe, actuel 11e au classement ATP, avant de s’incliner en deux sets (7-6 [6], 6-4) après 2 heures et 6 minutes d’un match tendu, souvent loin des standards classiques du jeu sur gazon.

Une rivalité singulière qui perdure

Ce duel n’était pas leur premier. C’était même la quatrième fois que les deux hommes s'affrontaient, et une fois de plus, le scénario s’est inscrit dans la continuité de leurs confrontations précédentes : des échanges interminables, des variations subtiles, et un rythme haché qui détonne sur une surface censée favoriser le jeu rapide et les montées au filet. Mannarino, fidèle à son jeu de contre et à ses trajectoires flottantes, a encore une fois su troubler la mécanique bien huilée de Medvedev, qui le devance désormais 5-4 dans leur face-à-face.

Une première manche accrochée, pleine de suspense

Le premier set aurait pu tourner en faveur du Français. Malgré trois balles de premier set à 6-5 pour Medvedev, Mannarino s’est accroché, sauvant l’une d’entre elles avec une demi-volée amortie remarquable en retour croisé. Dans le tie-break, le Tricolore a même mené 5-2, puis 6-5, se procurant deux balles de set. Mais à chaque fois, le Russe a serré le jeu : un retour agressif, un service gagnant, et la bascule s’est faite en sa faveur. Un petit coup droit dans le filet de Mannarino, après 1 h 12 de jeu, a conclu ce set frustrant pour le Français.

La fatigue comme juge du deuxième set

La seconde manche a vu Medvedev prendre un léger ascendant physique et mental. Solide au service, ne perdant que cinq points sur ses engagements, le Russe a su maintenir la pression. Mannarino, plus friable et visiblement plus entamé physiquement, a craqué sur la troisième balle de break à 4-4. Le Français, gêné par des conditions lumineuses particulières – « C'est le seul court où on a le soleil en plein dans les yeux à ce moment de l'année », a-t-il pesté – n’a pas su inverser la tendance. L’issue du match est tombée comme un couperet sur un ace, scellant sa défaite.

Un match à l’image de Mannarino : subtil, imprévisible, valeureux

Ce match aura une nouvelle fois montré qu’Adrian Mannarino reste un joueur atypique, capable de troubler même les meilleurs, même hors de sa meilleure forme. Avec seulement deux victoires sur le circuit principal en 2025 avant ce tournoi, dont l’une contre Christopher O’Connell au premier tour, il a néanmoins su proposer un défi tactique et mental à Medvedev. À 36 ans, il continue d'incarner une forme rare de résistance, fondée sur la ruse, la constance et une capacité à ralentir le jeu là où tout invite à l’accélération.

Malgré la défaite, la performance du Français reste honorable, et sa prestation à 's-Hertogenbosch montre qu’il reste un compétiteur redouté sur gazon, notamment lorsqu’il peut y faire valoir son jeu si singulier.