George Russell s'impose, les français hors du coup

Le Grand Prix de Singapour 2025 a couronné un George Russell souverain au volant de sa Mercedes, maître de bout en bout sur le tracé exigeant du Marina Bay Street Circuit. Le Britannique signe sa deuxième victoire de la saison après celle décrochée au Canada, devant Max Verstappen (Red Bull) et les deux McLaren de Lando Norris et Oscar Piastri.

Mais derrière les leaders, la soirée fut bien plus contrastée pour les pilotes tricolores, entre malchance, manque de rythme et occasions manquées.

Russell dominateur, McLaren sacré

Auteur de la pole position samedi, George Russell n’a jamais tremblé. Parfaitement parti malgré la pression d’un Max Verstappen audacieux sur une stratégie pneumatique différente (tendres contre mediums), le pilote Mercedes a pris la tête dès les premiers virages et n’a plus jamais été inquiété, hormis pendant la fenêtre des arrêts aux stands.

Lando Norris et Oscar Piastri, eux, se sont livrés une lutte fratricide dès le troisième virage, un contact de roues venant troubler la hiérarchie interne chez McLaren. L’écurie britannique, malgré cette tension, pouvait néanmoins célébrer : avec ce double podium, elle décroche le dixième titre constructeurs de son histoire, son deuxième consécutif, un exploit qu’elle n’avait plus réalisé depuis 1991.

Les Français à la peine dans les rues de Marina Bay

Si Russell et McLaren ont brillé, les pilotes tricolores ont connu une course bien plus compliquée.

Isack Hadjar, si près des points

Le jeune Français de Racing Bulls a longtemps tenu tête aux ténors du milieu de peloton. Parti en fond de grille après sa disqualification en qualifications (DRS non conforme), Hadjar a effectué une superbe remontée grâce à un long relais maîtrisé en pneus mediums.

Virtuellement dans les points à trois tours de l’arrivée, il a malheureusement vu Carlos Sainz le dépasser dans les derniers kilomètres, terminant 11e, premier non classé dans les points.

Une performance solide malgré tout, qui confirme la régularité et la maturité croissantes du pilote de 19 ans : « On avait le rythme pour marquer, mais le long relais m’a coûté un peu trop à la fin », a-t-il confié à chaud.

Ocon et Gasly en difficulté

Pour Esteban Ocon (Haas), la soirée a tourné à la désillusion. Englué dans le trafic et sans rythme après un départ correct, le Français a terminé 18e, loin du top 10 malgré une stratégie agressive à deux arrêts.

Quant à Pierre Gasly (Alpine), parti depuis la voie des stands après un changement d’unité de puissance, il n’a jamais été en mesure de remonter. L’Alsacien conclut 19e, dans une course pourtant dépourvue du moindre incident majeur ou intervention de la voiture de sécurité — une rareté à Singapour.

Antonelli brille, Leclerc sauve les meubles

Dans le haut du classement, la bataille entre Kimi Antonelli, Charles Leclerc et Lewis Hamilton a animé le second peloton. Le jeune Italien a impressionné en s’offrant un dépassement spectaculaire sur Leclerc pour la 5e place, tandis que Ferrari doit se contenter des 6e et 7e positions.

Hamilton, stratégiquement audacieux avec deux arrêts, a finalement cédé sa place à Leclerc dans les derniers tours.

Et maintenant ?

Le Championnat du monde reste dominé par Oscar Piastri, mais son avance se réduit légèrement sur Lando Norris et Max Verstappen. Chez les constructeurs, McLaren peut désormais rouler libérée, déjà assurée du titre.

Pour les Français, l’heure est à la remise en question avant la tournée américaine. Si Hadjar confirme ses progrès et frôle le top 10, Ocon et Gasly doivent impérativement retrouver du rythme et de la stabilité stratégique pour espérer terminer la saison sur une note positive.