Isack Hadjar et Esteban Ocon réalisent une belle course

Le Grand Prix de Monaco 2025 a sacré un nouveau roi sur le rocher. Lando Norris, parti en pole position, a remporté sa toute première victoire en Principauté, la sixième de sa carrière en Formule 1, au terme d’une course stratégique plus que spectaculaire. Il devance Charles Leclerc et son coéquipier Oscar Piastri, qui conserve la tête du Championnat du monde. Une course qui, malgré la promesse d’un scénario plus animé en raison d’une obligation de double arrêt, est restée fidèle à la tradition monégasque : difficile à déchiffrer mais implacable sur le plan stratégique.

Norris, enfin roi à Monaco

En tête dès l’extinction des feux, Lando Norris a géré la pression et les critiques. Malgré quelques erreurs relevées par un Leclerc attentif à la radio, le pilote McLaren a parfaitement contrôlé la course, notamment en fin de Grand Prix lorsque Max Verstappen est resté en piste jusqu’au dernier moment, menaçant de provoquer un regroupement général. Mais une fois la voie libre, Norris a immédiatement repris le large et s’est imposé avec autorité, signant sa deuxième victoire de la saison après l’ouverture à Melbourne.

Leclerc frustré, Piastri opportuniste

Déjà frustré samedi d’avoir raté la pole pour un dixième de seconde, Charles Leclerc n’a pas caché sa déception sur la ligne d’arrivée. Deuxième à domicile, lui qui rêvait d’une nouvelle victoire à Monte-Carlo après son triomphe en 2024, le pilote Ferrari n’a pas trouvé l’ouverture malgré la pression exercée sur Norris.

Oscar Piastri, moins incisif que ses habitudes, a tout de même sauvé un podium précieux. Grâce à cette troisième place, il conserve la tête du classement général des pilotes avec 3 points d’avance sur Norris et 25 sur Verstappen, quatrième du jour.

Hadjar et Ocon, les Français au rendez-vous

Parmi les belles histoires de ce dimanche monégasque, Isack Hadjar signe la meilleure performance de sa jeune carrière avec une sixième place pleine de panache. Grâce à une stratégie audacieuse orchestrée par Racing Bulls — notamment l’utilisation de Liam Lawson comme bouchon pour ralentir les poursuivants — le rookie français a profité pleinement de ses arrêts anticipés pour s’insérer dans les points et y rester.

Esteban Ocon, au volant d’une Haas solide, a lui aussi livré une course sans faute. Parti 8e, il termine 7e après 78 tours sans la moindre erreur, récoltant six points précieux pour son écurie américaine.

Week-end noir pour Gasly, Mercedes en chute libre

À l’inverse, Pierre Gasly a connu un cauchemar en Principauté. Après des qualifications décevantes et un rythme insuffisant en course, un problème de freins l’a contraint à l’abandon prématuré, sa monoplace Alpine terminant sa route à la chicane du port, avec une roue avant pliée.

Chez Mercedes, le bilan est tout aussi morose. George Russell, piégé derrière les Williams utilisant la même stratégie de bouchon que Racing Bulls, a craqué : il a coupé la chicane pour doubler Alexander Albon et a écopé d’un drive-through sévère, terminant 11e et hors des points pour la première fois de la saison. Son jeune coéquipier Andrea Kimi Antonelli, pris au piège dans le même trafic, a fini bon dernier, frustré et impuissant.

Classement resserré en haut, incertitudes pour la suite

Si le spectacle en piste n’a pas toujours été à la hauteur des attentes, ce Grand Prix de Monaco a redistribué les cartes en haut du classement. La hiérarchie reste mouvante, et les écarts entre les leaders — Piastri, Norris, Verstappen — restent minimes. Avec sept courses disputées, le suspense pour le titre est plus que jamais relancé.

Prochain rendez-vous : le Grand Prix d'Espagne, où la stratégie et la vitesse brute pourraient enfin cohabiter pour offrir une course aussi imprévisible qu’intense. Mais pour l’heure, Lando Norris savoure : il est désormais le prince de Monaco.