Les bleues battues par la Nouvelle-Zélande

L’équipe de France n’a pas réussi à rebondir après sa frustration en demi-finales contre l’Angleterre. Opposées aux Black Ferns en match pour la troisième place ce samedi à Twickenham, les Bleues ont payé leur manque de réalisme et leurs nombreuses erreurs techniques. Battues 42-26, elles terminent à la quatrième place mondiale, manquant ainsi un huitième podium dans la compétition.

Des débuts prometteurs mais trop d’erreurs

Les intentions de jeu étaient là d’entrée. Dès les premières minutes, Pauline Bourdon Sansus relançait depuis ses 22 mètres, illustrant l’envie des Tricolores de jouer à fond cette petite finale. Mais les maladresses ont vite plombé cette volonté : ballons tombés, en-avants, fautes dans les rucks.

Avec pourtant une large possession, les Françaises se heurtaient sans cesse au rideau défensif néo-zélandais. Ce n’est qu’à la 10e minute qu’elles parvenaient à concrétiser une belle action, conclue par Marine Ménager, pour son dernier match en Bleu, après une redoublée inspirée avec Joanna Grisez.

L’efficacité clinique des Black Ferns

Si les Bleues dominaient en mêlée, elles manquaient cruellement d’efficacité. À l’inverse, les Black Ferns ont frappé dès qu’elles en ont eu l’occasion. Ruahei Demant a inscrit le premier essai pour égaliser, avant que la Nouvelle-Zélande ne fasse exploser la rencontre en dix minutes, grâce à Sylvia Brunt, Renée Holmes et Laura Bayfield, toutes à la conclusion d’actions fluides et collectives.

À la pause, le constat était dur : malgré de bonnes intentions, les Françaises étaient menées et impuissantes face au réalisme adverse.

Une reprise à sens unique

La seconde période a commencé comme la première s’était achevée : avec un nouvel essai néo-zélandais, signé de la pépite Braxton Sorensen-McGee (18 ans), qui s’offrira même un doublé quelques minutes plus tard. La jeune ailier, déjà star du tournoi, a symbolisé l’enthousiasme et la supériorité des Black Ferns, libérées et en pleine démonstration.

Les Bleues tentaient bien de réagir en musclant leur pack avec Marie Morland et en réorganisant leur ligne de trois-quarts, mais l’essai refusé à Annaëlle Deshaye venait encore accentuer la frustration.

Une réaction trop tardive

Menées 39-7, les Françaises semblaient au bord du naufrage. Mais l’entrée de Kelly Arbey, Lina Tuy et Assia Khalfaoui a redonné du dynamisme. Joanna Grisez trouvait enfin des espaces et la France en profitait pour inscrire trois essais en fin de match par Léa Champon, Gaby Vernier et Émilie Boulard.

Un baroud d’honneur qui permit d’adoucir le score final (42-26), sans masquer l’écart encore existant avec le gratin mondial.

Une quatrième place porteuse de questions

Cette petite finale reflète bien le paradoxe des Bleues : une équipe talentueuse, capable de réagir et riche en individualités, mais encore trop friable techniquement et en manque de constance. Face à des nations comme l’Angleterre, la Nouvelle-Zélande ou l’Australie, la France doit franchir un cap pour espérer s’installer durablement dans le top 3 mondial.

La défaite marque la fin d’un cycle pour certaines joueuses, à commencer par Marine Ménager, qui a fait ses adieux au maillot tricolore. Pour les Bleues, l’heure est désormais à l’analyse et à la reconstruction, avec l’objectif de combler rapidement le retard sur les meilleures équipes de la planète.