La France défie sa bête noire, l'Angleterre

La France défie sa bête noire, l'Angleterre

Nico Par Nico

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Ce samedi (16h30), à l’Ashton Gate Stadium de Bristol, l’équipe de France féminine de rugby s’apprête à relever le défi le plus colossal de son histoire : battre l’Angleterre, grande favorite de « sa » Coupe du monde, pour décrocher une première finale mondiale. Une montagne immense, presque infranchissable, mais que les Bleues veulent gravir avec courage et détermination.

👊 Les Bleues sont prêtes !

Merci @FGalthie pour ce moment de partage ✨#SoyonsBleues pic.twitter.com/QJxpmKPlsR

— France Rugby (@FranceRugby) September 19, 2025

Un adversaire monstrueux

Les chiffres donnent le vertige : 31 victoires consécutives, un seul revers depuis sept ans (la finale 2021 contre la Nouvelle-Zélande), 248 points inscrits et 38 essais marqués depuis le début de la compétition. Les Red Roses dominent sans partage et s’avancent avec le statut de numéro 1 mondial et d’ogre de la discipline.

Pour la France, le défi est double. Briser le plafond de verre des demi-finales d’abord : en neuf éditions, les Bleues ont été éliminées huit fois à ce stade, parfois au terme de scénarios cruels, comme en 2022 face aux Black Ferns, avec une pénalité manquée dans les dernières secondes. Battre enfin leur bête noire : seize défaites consécutives face aux Anglaises, dont un lourd revers en préparation cet été à Mont-de-Marsan (6-40).

L’ombre des blessures et suspensions

Comme si la tâche n’était pas assez ardue, les Bleues abordent cette demi-finale diminuées. Elles doivent faire sans leur co-capitaine Manae Feleu (suspendue trois semaines), sans Axelle Berthoumieu (neuf semaines de suspension) et sans Lina Queyroi (protocole commotion). À cela s’ajoute le forfait de dernière minute de Joanna Grisez, meilleure marqueuse tricolore du tournoi, touchée à la cuisse.

Un groupe qui veut y croire

Malgré ces coups du sort, l’espoir reste vivant. « On écrirait une très belle page de l’histoire du XV de France, c’est notre objectif », affirme la capitaine Marine Ménager. « On a travaillé dur, ce serait une récompense pour notre groupe et un signal fort pour toutes les petites filles qui nous regardent. »

Les Bleues savent que leur salut passera par la possession et l’intensité : « La clé pour battre les Anglaises, c’est de tenir un maximum le ballon, les faire exploser physiquement », explique la demi de mêlée Pauline Bourdon Sansus. Une philosophie partagée par le groupe, qui entend assumer son statut d’outsider. « On est vues comme les outsiders depuis le début. On a tout à gagner, demain on va se lâcher et ça va être génial », sourit Nassiré Kondé.

🔄 Changement dans la compo
Joanna Grisez est forfait pour la rencontre de demain.
Kelly Arbey intègre le XV de départ et Émilie Boulard prend place sur le banc.
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Le Crunch de tous les dangers

Il faudra aussi convoquer le souvenir positif du dernier Tournoi des six nations : à Twickenham, en avril, les Françaises avaient échoué d’un souffle (43-42) après une remontée spectaculaire, preuve qu’un match serré est possible. Mais la majorité du groupe n’a encore jamais goûté à la victoire face aux Anglaises, le dernier succès remontant à 2018.

À Bristol, les Bleues se tiennent donc au bord de l’histoire. Soit elles écriront l’exploit le plus retentissant du rugby français, soit elles prolongeront la longue série de demi-finales douloureuses. Dans tous les cas, ce rendez-vous reste déjà une vitrine pour le rugby féminin, en quête de reconnaissance et d’un succès fondateur.

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