La flamme olympiques aux accents rugby à Toulouse

Nico Par Nico

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Une petite touche de rugby pour le passage de la flamme olympique dans la ville rose de Toulouse ce samedi. Devant des milliers de spectateurs, différents acteurs du ballon ovale ont pu présenter au public cette flamme qui brillera jusqu'à Paris.

une ville rugby

Sous les hurlements brûlants d’une foule indomptable, le héros apparaît. À 19h02, malgré un léger retard de la cérémonie, Antoine Dupont est bien là, adulé comme Zidane, aimé comme Teddy Riner. Dans le cœur des Toulousains, le petit de Castelnau-Magnoac n’est pas qu’un simple joueur de rugby. Il est le visage, la voix, la fierté de millions de personnes à travers l’Occitanie. "Il est notre rayon de soleil, le petit de chez nous", affirme Pierre, un trentenaire aux cheveux au vent. "Qui de mieux que lui pour représenter les valeurs du sport et de l’olympisme ?"

En attendant de faire rêver ses fans sur le terrain lors des prochains Jeux Olympiques de Paris 2024, sous le maillot de l’équipe de France à 7, "Toto" permet d’abord aux 10 000 personnes présentes à Ernest-Wallon de s’enflammer en voyant leur idole embraser solennellement le fameux chaudron olympique au milieu de la pelouse.

Dans l’antre du Stade toulousain, Dupont conclut un relais entamé le matin de ce vendredi si spécial dans la région toulousaine. Partie de Revel, la célèbre flamme olympique a parcouru des étapes marquantes comme Villemur-sur-Tarn, Muret, Rieux-Volvestre, Colomiers, puis Bagnères-de-Luchon, avant d'atteindre Toulouse à 17h30. En terre de rugby, elle a été portée fièrement par plusieurs visages marquants du ballon ovale, traversant des quartiers symboliques comme Saint-Cyprien, le Capitole, ou encore le boulevard de Strasbourg.

Un Relais Chargé d'Émotions

L’honneur revient d’abord au capitaine de l’équipe de France de rugby fauteuil, Jonathan Hivernat. Le Toulousain, l'un des meilleurs joueurs de sa discipline, représente par son passage les Jeux paralympiques. À 17h34, il parcourt fièrement les deux cents mètres séparant la place Saint-Cyprien du pont Saint-Pierre. "C’est une immense fierté et un privilège de pouvoir être porteur de la flamme", déclare-t-il, encore émerveillé par l'expérience.

La fin du relais permet de revoir d’autres visages emblématiques du rugby français. Danielle, une fervente supportrice installée depuis plus de deux heures près des Ponts-Jumeaux, exprime son impatience : "On aimerait voir des rugbymen. Il y a nos chouchous comme Antoine Dupont, mais aussi Émile et Romain Ntamack !"

La Fierté du Rugby Toulousain

À l’approche de la fin du parcours, Maxime Médard, David Berty, puis Vincent Clerc, sourires aux lèvres, se succèdent en portant fièrement le flambeau vers le stade Ernest-Wallon. Le président du Stade toulousain, Didier Lacroix, se félicite de la participation de ces grands représentants du club : "Des participants paralympiques, des participants valides… dont un plus connu que les autres ! Nous sommes ravis pour Romain, Antoine et David de faire partie de cette dernière étape toulousaine."

Des Symboles de Résilience et d'Inspiration

Visage du passé glorieux des Rouge et Noir, Vincent Clerc passe le relais à Stéphanie Motton, fondatrice du Rubies, le premier club de rugby destiné à des femmes atteintes de cancer. Son passage, plein de sens, est accueilli par une indescriptible joie de la part des membres du club. "Elle le mérite, elle a été l’étincelle du phénomène Rubies donc qu’elle soit avec une flamme, je trouve ça normal", témoigne Chris, une affiliée. Dynamick, une autre membre, ajoute : "Nous allons surtout encourager la petite Louise, 16 ans, qui est malade."

Ces battantes ouvrent la voie à Émile Ntamack, ancienne gloire du XV de France et père de Romain Ntamack, actuel ouvreur des Bleus. Dans un instant chargé en émotions, Émile transmet la flamme à son fils, qui s’élance vers son propre chemin, menant aux Sept Deniers et donc au Stade Ernest-Wallon, théâtre des exploits d’Antoine Dupont, invité surprise et dernier détenteur du feu sacré.

Une Nouvelle Ère pour le Rugby

L’engouement du public au moment où Antoine Dupont prend en main la flamme prouve à quel point le rugby a changé de dimension. De sport de niche, souvent pratiqué dans de petits villages, l’ovalie est devenue un véritable sport national, mis à l’honneur devant les caméras du monde entier. "Toulouse est une formidable terre de sport et de rugby," avoue Amélie Oudéa-Castéra. "Il y a des héros sportifs ici comme Jonathan Hivernat." Au-dessus de tout, Antoine Dupont est le symbole de cette évolution, transcendant le cadre sportif. Le rugby, présent aux Jeux depuis 2016, a trouvé en lui un ambassadeur de premier plan, prouvant qu’il n’est plus un sport mineur, mais un pilier de l’olympisme et du sport français.

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