Sébastien Patrice obtient un nouveau podium

Nico Par Nico

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Avec un deuxième podium en deux compétitions décroché ce samedi au Grand Prix d’Orléans, Sébastien Patrice, actuel 4e sabreur mondial, confirme son statut de référence sur le circuit international. Le Français, irrésistible depuis plus d’un an, construit désormais sa saison autour d’objectifs précis pour convertir sa remarquable régularité en médailles lors des grands rendez-vous de l’été.

Un problème de riche pour le staff : gérer un champion affamé

Pour Vincent Anstett, manager général du sabre hommes, le défi est à la fois passionnant et délicat : accompagner un tireur qui ne cesse d’enchaîner les performances, tout en veillant à ce qu’il atteigne son pic de forme au moment crucial. « Comment contenir un tireur irrésistible sans freiner son élan ? », résume-t-il en substance.

Car les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • 13 dernières étapes de Coupe du monde disputées : jamais hors du Top 10
  • 3 victoires, 8 podiums

Aucun autre escrimeur, toutes armes confondues, n’affiche une telle régularité

À 25 ans, le Marseillais a pris une dimension mondiale. Et la saison 2024-2025 démarre sur les mêmes bases : deux sorties, deux médailles de bronze, à Alger mi-novembre puis à Orléans ce samedi.

L’ombre de l’été dernier : réparer les cicatrices des grands Championnats

L’euphorie statistique ne doit pourtant pas masquer ce qui laisse encore un goût amer. Patrice a très mal vécu ses échecs estivaux

pas de médaille aux Championnats d’Europe,

pas davantage aux Championnats du monde,

alors qu’il y débarquait en tant que n°1 mondial et favori.

De ces déceptions est née une remise en question. Avec Anstett, il a bâti un plan : rythmer la saison autour de rendez-vous clés. Orléans en faisait partie. Alger, non. Mais Patrice n’a pas pu s’empêcher de performer malgré tout.

« Je ne vais pas sur une compet pour ne pas la gagner », sourit-il, partagé entre satisfaction et frustration. À Orléans, il mène sa demi-finale, domine techniquement, mais finit par s’incliner 13-15 contre l’Allemand Frédéric Kindler, 28e mondial.

Un coup de frein rageant : « Trois ans que je viens ici, trois ans que je m’arrête en demi… Ça me reste en travers. »

Gérer la bête de compétition : un travail mental autant que physique

Hyperactif, explosif, instinctif… Patrice est un sabreur électrique. Une qualité, mais parfois aussi un piège. Le préparateur physique Fodié Diarra, qui le suit au quotidien, confirme avoir vu un joueur transformé depuis la rentrée :

« Seb a toujours été pro, mais désormais il gaspille moins d’énergie. Il est plus focus, plus mature. Avec un gars qui met 110-120 % dans tout ce qu’il fait, c’est énorme. Il a tiré des leçons de l’an passé. »

Une maturité nouvelle, indispensable pour gérer une saison longue, exigeante, et éviter d’arriver cramé lors des échéances majeures.

Un début de saison parfait… en attendant les podiums "qui comptent double"

Deux podiums en deux compétitions : difficile de mieux commencer. Mais pour Patrice, ce n’est qu’un début.

L’objectif est clair : être prêt cet été pour les grands Championnats, à Hong Kong, là où une médaille pèserait bien plus lourd que toutes celles accumulées ces derniers mois.

Vincent Anstett en est persuadé :

« Il a compris ce qui avait moins bien fonctionné. Il revient avec un état d’esprit exceptionnel. »

Si Patrice poursuit sur cette voie, la France peut rêver très grand pour les Championnats à venir. Et le Marseillais pourrait enfin obtenir la consécration internationale qui lui échappe encore malgré ses performances XXL.

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