Les ambitions tricolores aux mondiaux de Tbilissi

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Après un mois de juin doré sur les pistes de Gênes, l’équipe de France d’escrime aborde les Championnats du monde à Tbilissi avec ambition, mais aussi prudence. Forte d’un total de cinq titres et neuf podiums lors des derniers Championnats d’Europe, la délégation tricolore entend confirmer sa montée en puissance face à une concurrence mondiale relevée, avec notamment le retour massif des escrimeurs russes et les solides formations asiatiques.
🤺 L'équipe de France d'escrime, composée de six Ultramarins, part à la conquête de l'or à l'occasion des championnats du monde
— La1ère.fr (@la1ere) July 21, 2025
👉 Les Mondiaux se déroulent à Tbilissi en Géorgie, du 22 au 30 juillet.
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Une dynamique positive… à confirmer
Malgré un effectif rajeuni dans la foulée des Jeux olympiques de Paris, les Bleus ont impressionné à Gênes en s’imposant devant leurs rivaux italiens. Mais à Tbilissi, les attentes sont plus grandes. Le directeur technique national Stéphane Marcellin appelle à la lucidité : « Notre vision n’est pas de croire que ce qui a marché à Gênes va automatiquement marcher ici. Ce que l’on veut, c’est construire une culture de la gagne. Gagner aux Jeux de Los Angeles commence maintenant. »
Une ambition claire : transformer les promesses européennes en résultats mondiaux, pierre angulaire de l’olympiade qui vient à peine de débuter.
Une jeunesse tricolore prête à s’affirmer
Parmi les figures émergentes, Sarah Noutcha attire tous les regards. Quatrième mondiale au sabre et remplaçante à Paris, elle aborde ces Mondiaux avec quatre podiums en Coupe du monde et un doublé européen en poche. À 25 ans, la Strasbourgeoise a conscience du tournant que représente cette compétition : « Les Europe étaient une étape. Tbilissi, c’est l’objectif principal. Tout le monde nous attend. »
Autre pépite à suivre : Eva Lacheray, titrée à Gênes au fleuret malgré une gêne à l’adducteur. À 6e mondiale, elle participera à ses premiers Mondiaux vendredi. Reste pour elle à gérer la pression nouvelle qui entoure son statut. « Le staff m’a dit de ne pas me mettre de pression. Les histoires de statut, ce n’est pas mon truc. Si ça impressionne mes adversaires, tant mieux. »
Même prudence du côté de Remi Garrigue, champion d’Europe surprise à 20 ans. Remis d’une blessure, il aborde l’échéance géorgienne avec humilité et ambition : « J’ai pris le temps de digérer et maintenant je suis à fond pour les Mondiaux. »
D’autres jeunes espoirs comme Anas Anane (argenté à Gênes) et Jean-Philippe Patrice (médaillé de bronze) tenteront de faire parler leur fraîcheur. Anane, 21 ans, participera à son premier grand rendez-vous mondial ce mercredi. Patrice, lui, vise clairement le podium vendredi.
Les cadres en quête de rachat
Mais pour viser haut dans le classement des nations, la France devra aussi compter sur ses leaders, attendus au rebond après des Europe mitigés. Sébastien Patrice, numéro 1 mondial au fleuret, éliminé prématurément à Gênes, n’élude pas sa déception : « J’ai pris une grosse gifle. J’étais à bout physiquement. Mais j’ai bossé comme un fou depuis. Ça m’a donné encore plus la hargne. » Le Marseillais est en quête d’un premier sacre mondial, logique prolongement de sa domination sur la saison.
Même état d’esprit chez Sara Balzer, vice-championne olympique et tête d’affiche du sabre féminin. En retrait à Gênes, elle se focalise désormais sur son objectif clair : décrocher une médaille mondiale, la seule qui manque à son impressionnant palmarès. « Mon escrime revient. Je sens que je suis prête. »
Tbilissi, premier jalon de l’olympiade
À Tbilissi, la délégation tricolore veut s’inscrire dans la continuité du projet post-Paris 2024 : construire un groupe fort et ambitieux dès le début du cycle. Entre jeunes talents à révéler et cadres à relancer, les Bleus jouent gros sur les pistes géorgiennes. Au-delà des médailles, il s’agit d’ancrer un état d’esprit conquérant à l’horizon des Jeux de Los Angeles 2028.
Par Nico