Bardet tire sa révérence, la jeunesse Française entre en scène

Brice Par Brice

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Comme un symbole : Romain Bardet (34 ans) disputait dimanche son dernier jour en tant que cycliste professionnel, une journée qui s’annonçait comme la fin d’un cycle. Mais c’était sans compter sur la jeune garde Française, Lenny Martinez (21 ans), Romain Grégoire (22 ans) et Paul Magnier (21 ans) qui ont tous les trois gagnés sur leur course respective. Le cyclisme Français se souviendra longtemps de ce 15 juin 2025, comme la fin d’une époque et le début d’une nouvelle ère.

Sa sortie a été à l’image de sa carrière : Sobre

Pourtant c’est bien un monument du cyclisme Français qui vient de ranger définitivement son vélo. Au départ de son ultime jour de course un bel hommage a été rendu au coureur Français.

Les coureurs ont dressé une haie d’honneur, en cabrant leurs vélos sur la roue arrière, et faisant rouler la roue avant. Lui, traversant cette foule, avec émotion, pour rejoindre sur la ligne de départ son fils Angus, sous le regard du maillot jaune Tadej Pogacar.

Un hommage rare, amplement mérité, qui prouve le respect que ses pairs avaient pour ce coureur discret et combatif, qui avait la lutte contre le dopage comme autre combat durant toute sa carrière.

Si proche, si loin

A l’heure de faire le bilan de la carrière de Romain Bardet, il y a deux lectures :

Les plus médisants diront qu’il a souvent manqué « ce petit quelque chose » qui aurait permis à l’Auvergnat de changer de galaxie et de remporter des succès colossaux.

A l’image de ses 2 podiums sur le Tour de France (2éme en 2016, 3éme en 2017) ou en 2018 ou il termine vice-champion du Monde. Si proche mais si loin.

Les plus réalistes diront simplement qu’il est tombé sur plus fort (Christopher Froome en 2016 et 2017, Alejandro Valverde en 2018)

Car oui, il est souvent passé à une demi- roue de la consécration, mais Bardet était un des principaux outsiders derrière les cadors intouchables des années 2010.

Pour preuve, sa présence constante dans les classements des plus grands rendez-vous mondiaux.

Un Monstre de régularité

Il a terminé 8 fois dans le top 10 du classement général des grands tours (Tour de France, Giro, Vuelta) Le meilleur Français en activité. Mieux, en 11 Tour de France, le métronome a terminé 6 fois dans le top 10, seul Alejandro Valverde fait mieux (7). Ça vous place le bonhomme.

Et avec 33 top 10 il est le tricolore le plus régulier sur les étapes de la grande boucle au XXIéme siècle.

Preuve encore de sa régularité il a remporté 11 victoires dans sa carrière, au moins 1 succès par saison entre 2013 et 2018.

Hors grands tours, le natif de Brioude (Haute-Loire) a coché 8 top dix sur les Monuments, dont 5 sur Liège-Baston-Liège ( 3éme en 2018 et Second en 2024). Seul Julian Alaphilippe a fait mieux avec 10 top dix.

Un coureur engagé et integre.

Au-delà des chiffres, Bardet était un coureur engagé, amoureux viscérale de son sport qu’il souhaitait voir nettoyé de tout soupçons de dopage.

Il était impliqué fortement dans le MPCC (Mouvement Pour un Cyclisme Crédible) une organisation volontaire, qui impose a ses équipes adhérentes des standards étiques plus stricts que ceux de l’UCI (Union Cycliste Internationale). Au point de refuser des contrats plus lucratifs dans des équipes n’adhèrent pas au MPCC.

« Ce sont des règles que nous nous imposons parce que nous voulons que notre avance. Ce n’est pas une contrainte, c’est une fierté » déclarait Bardet en 2018.

Le 15 juin, jour de fête nationale.

Il termina loin de la tête pour son dernier jour de course, et n’aura donc pas vu le festival de Lenny Martinez, en solitaire sur le plateau du Mont-Cenis, signer la seule victoire Française de ce Dauphiné Libéré 2025.

Lenny Martinez signe sa troisième victoire de la saison (après une étape du Tour de Romandie et une sur Paris Nice).

Quelques minutes plus tôt c’est Romain Grégoire qui lui aussi, levait les bras sur la première étape du Tour de Suisse, sa première victoire en Word Tour.

Une étape ou Kévin Vauquelin prenait la deuxième place et Julian Alaphilippe la quatrième.

Jamais 2, sans 3, car Paul Magnier a vécu un triomphe sur les route d’ À Travers le Hageland, puisqu’il a signé son deuxième succès du Week-end

L'Auvergnat peut partir serein, le cyclisme Français est entre de bonnes mains, avec cette ribambelle de jeunes loups, qui ne sont pas sans rappeler la maturité et l’amour du vélo d’un certain… Romain Bardet, lors de ses débuts en pro en 2012. Une autre époque.

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