Tim Merlier victorieux, Mathieu Van der Poel courageux

Dans un cyclisme moderne souvent dominé par le calcul et les trains de sprinteurs, Mathieu Van der Poel a encore rappelé qu’il était fait d’une autre trempe. Ce dimanche, le Néerlandais a dynamité l'étape dès le kilomètre zéro, emmenant avec lui son coéquipier Jonas Rickaert pour une échappée folle, romantique et presque couronnée de succès… jusqu’à 800 mètres de la ligne d’arrivée.

🏆 Tim Merlier does it again!

🏆 @MerlierTim refait le coup !#TDF2025 pic.twitter.com/LjRxjNdG2u

— Tour de France™ (@LeTour) July 13, 2025

Une attaque dès le départ : panache pur

Le peloton n’avait pas encore vraiment pris son rythme que Van der Poel et Rickaert s’échappaient déjà. Sur un parcours plat de 174 km, généralement promis aux sprinteurs, les deux hommes de l'équipe Alpecin-Deceuninck ont décidé de jouer les trouble-fête. Résultat : une avance qui grimpera jusqu'à 5 minutes 30, de quoi faire douter le peloton, mais pas encore suffisant pour forcer les autres à se dévoiler tôt.

« On espère toujours mais on sait aussi que ce n’est pas réaliste », résumait lucidement Christoph Roodhooft, directeur sportif d’Alpecin.

Une fin cruelle mais logique

La logique du peloton, impitoyable, a fini par reprendre ses droits. À l’approche de l’arrivée, les trains de sprinteurs se sont mis en route. Et malgré l'abnégation des deux hommes en tête, le retour s’est produit à seulement 800 mètres de la ligne.

Pour Van der Poel, souvent abonné aux exploits inattendus, l’amertume était palpable :

« C’est dur de ne pas avoir pu aller au bout… mais on a offert un beau spectacle. »

#cyclisme 🚴‍♂️ Tour de France 🇫🇷 Étape 9⃣

Mathieu Van der Poel, chapeau 🎩#TDF #TDF2025 pic.twitter.com/OFtciL4zB8

— Jean-Philippe Henneton (@JPHHenneton) July 13, 2025

Jonas Rickaert, lui, repart avec le prix de la combativité, une récompense méritée pour avoir partagé l’épopée avec son leader.

Une poursuite surprenante

Ce qui surprend, au-delà de l’échappée elle-même, c’est la mobilisation des équipes derrière. Si la victoire finale est revenue au Belge Tim Merlier, favori annoncé du sprint, le travail de poursuite a été notamment assuré par des équipes aux ambitions plus modestes : Uno-X, Cofidis, Israel-Premier Tech, Arkéa-B&B Hotels, Jayco AlUla ou encore Tudor.

Le paradoxe ? Leurs premiers coureurs terminent au-delà du top 8 (9e à 16e), soulevant une question sur la pertinence tactique de leur implication dans la chasse. Alpecin, par la voix de Silvan Dillier, n’a pas manqué de le souligner :

« On pensait que d’autres équipes avaient intérêt à partir. Finalement, il n’y avait que nous. Tout le monde a roulé alors que seulement deux coureurs pouvaient vraiment gagner au sprint. »

Van der Poel, toujours imprévisible

Déjà vainqueur d’étape cette semaine, et coéquipier de Jasper Philipsen, qui avait remporté les deux premières avant d’abandonner lundi, Van der Poel semble évoluer dans une autre dimension, celle des artistes du peloton. Sans viser le maillot vert, sans obsession pour le classement, il court pour le panache, le spectacle, la passion.

« Je suis heureux pour Jonas. On savait que ce serait dur, mais il faut oser. »

La suite : du terrain moins favorable, mais toujours des promesses

Avec le départ de Jasper Philipsen, Alpecin-Deceuninck perd son sprinteur fétiche, mais conserve une liberté tactique qui pourrait faire des étincelles. Le terrain à venir pour la suite de ce Tour de France est moins favorable à Van der Poel, mais le Néerlandais reste capable de créer l’exploit n’importe quand, n’importe où.

En résumé

Mathieu Van der Poel a attaqué dès le départ avec Jonas Rickaert.

Leur échappée a duré jusqu’à 800 mètres de la ligne.

Rickaert a remporté le prix de la combativité.

Tim Merlier a remporté l’étape au sprint.

Plusieurs équipes ont roulé sans véritable sprinteur capable de gagner.

Van der Poel continue d’enchanter le public avec son panache unique.