Thymen Arensman en géant

À La Plagne, le Néerlandais Thymen Arensman (Ineos-Grenadiers) a signé vendredi un exploit retentissant en remportant sa deuxième victoire d’étape sur ce Tour de France 2025. Une performance marquante qui assoit définitivement son statut de coureur majeur du peloton.

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— Tour de France™ (@LeTour) July 25, 2025

Il ne s’attendait pas à cela. Épuisé, les larmes aux yeux, Thymen Arensman a franchi la ligne d’arrivée à La Plagne, abasourdi par ce qu’il venait d’accomplir. « Mais qu’est-ce que je viens de faire ? », soufflait-il, comme s’il peinait encore à croire à ce doublé, lui qui avait déjà levé les bras quelques jours plus tôt à Superbagnères. À 25 ans, le discret Néerlandais s’impose comme l’une des grandes révélations du Tour.

Pourtant, le parcours d’Arensman n’a rien d’une trajectoire linéaire. Doué, mais longtemps rongé par le doute, il a mis du temps à croire en lui. Ce Tour de France a peut-être tout changé. Car après avoir triomphé dans les Pyrénées, il s’est offert les Alpes, en attaquant ni plus ni moins que les géants Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard dans la montée finale. Gagner depuis une échappée, c’est une chose. S’imposer dans un groupe de favoris, c’en est une autre. Et il est désormais le seul coureur de ce Tour à avoir triomphé dans ces deux massifs mythiques.

Le déclic après un Giro raté

Sa transformation, Arensman l’explique par un nouveau rapport à son corps et à sa préparation : « Je suis plus calme, je crois plus en moi. J’ai changé des petits détails, j’ai pris soin de moi, et ça a payé. » Cette confiance retrouvée tranche avec son Giro 2025, où la maladie avait ruiné ses ambitions. Vendredi, il a enfin récolté les fruits d’un travail de fond, récompensé par un succès dans la dernière étape de montagne.

Fidèle à son tempérament offensif, Arensman n’a jamais cessé d’essayer. Dès le Massif central, il s’était signalé en terminant deuxième au Mont-Dore, derrière Simon Yates. « Je n’ai pas arrêté de lui dire d’y aller, quoi qu’il arrive », raconte Zakkari Dempster, son directeur sportif chez Ineos-Grenadiers. « Il a appris de chaque tentative. Jeudi, ça n’a pas marché. Vendredi, il a réussi quelque chose d’encore plus grand. »

Cinq échappées, des attaques répétées, et une science de la course aiguisée : Arensman a su rester lucide là où d’autres se seraient éparpillés. Rouleur solide, excellent grimpeur malgré son mètre 90, il a su ménager ses forces, échapper au stress du classement général, et se placer à l’avant dès que la route s’élevait. Et son mois de juillet laisse entrevoir un avenir ambitieux : deux fois sixième du Giro, il semble prêt à viser un podium sur un Grand Tour.

🏆 He played, he won! A look back at the last kilometer of stage 19 and the victory of @ThymenArensman!

🏆 Il a joué, il a gagné ! Retour sur le dernier km de l'étape 19 et la victoire de @ThymenArensman !#TDF2025 pic.twitter.com/ScQygOeUi2

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Une bouffée d’oxygène pour Ineos-Grenadiers

Alors que son équipe vit un Tour compliqué, Arensman a incarné une éclaircie. Entre les abandons sur chute de Carlos Rodriguez et Filippo Ganna, et la tourmente autour du soigneur David Rozman – évincé pour des soupçons de liens anciens avec un médecin controversé – Ineos-Grenadiers semblait en perte de repères. Mais le Néerlandais a poursuivi sa route, imperturbable.

En 2018 déjà, il s’était révélé en terminant deuxième du Tour de l’Avenir… derrière un certain Pogacar. « Je savais déjà qu’il était spécial », admet-il. « Mais je ne m’attendais pas à ce qu’il devienne aussi fort. Et moi non plus. »

Vendredi, Pogacar n’a pas paru capable de revenir sur Arensman. « Il voulait gagner, alors je pense qu’il aurait tout donné s’il avait eu les jambes », analyse le vainqueur du jour, lucide. Il a su jouer de la rivalité entre les deux ténors du Tour, et regrette seulement un coup d’œil inutile en se retournant dans les derniers mètres : « Ça ne sert à rien, ça ne fait que vous déconcentrer. »

Le super-combatif de ce Tour ?

Par son panache, son audace et sa régularité, Thymen Arensman a offert un nouveau souffle à ce Tour de France 2025. En se hissant parmi les meilleurs, il a prouvé que son nom compte désormais dans les débats de haut niveau. Et s’il n’était pas encore prophète en son équipe, il en est désormais le visage de la résilience et de l’ambition. Candidat plus que crédible au titre de super-combatif, il a surtout conquis le respect du peloton — et peut-être amorcé le début d’une grande histoire.