Tour d'horizon des biathlètes tricolore avant le début de saison

Nico Par Nico

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Vainqueurs l’an passé du classement général des nations, aussi bien chez les hommes que chez les femmes, les Bleus abordent ce week-end à Östersund (Suède) une nouvelle saison avec un effectif à la fois dense, ambitieux et particulièrement compétitif. À quelques mois des Jeux olympiques de Milan-Cortina 2026, les enjeux se multiplient, les confirmations sont attendues, et la concurrence interne promet d’être intense. Tour d’horizon d’un groupe français plus armé que jamais.

LES FEMMES : UN COLLECTIF EN OR

Lou Jeanmonnot : l’heure de la revanche

À 27 ans, Lou Jeanmonnot reste marquée par son incroyable mésaventure du printemps dernier. En tête du général et en course pour le gros globe, elle avait chuté dans l’avant-dernier virage à Oslo, laissant Franziska Preuss rafler le titre. Un traumatisme ? Peut-être. Mais l’été a porté ses fruits : la Franc-Comtoise semble avoir digéré l’épisode et repart en favorite, malgré quelques ajustements encore à assimiler sur sa nouvelle carabine. Son objectif est clair : viser à nouveau très haut.

Julia Simon : une saison perturbée, mais toujours ambitieuse

La vainqueure du gros globe 2023 entame la saison dans un contexte singulier. Suspendue un mois dans l’affaire de fraude bancaire, Julia Simon a été exclue de l’étape d’ouverture et ne reviendra qu’à Hochfilzen (12–14 décembre). Malgré cette préparation loin d’être idéale, elle reste en contact permanent avec ses entraîneurs Cyril Burdet et Jean-Paul Giachino. L’objectif est limpide : revenir suffisamment forte pour jouer sa carte aux Jeux olympiques.

Océane Michelon : la confirmation attendue

Révélation majeure de la saison passée, meilleure jeune du circuit et médaillée d’argent aux Mondiaux de Lenzerheide en mass start, Océane Michelon attaque à 23 ans sa saison la plus délicate : celle de la confirmation. Les progrès observés durant la préparation laissent présager une montée en puissance continue et une place de plus en plus régulière parmi les meilleures mondiales.

Jeanne Richard : constance, maturité et podiums en vue

Elle aussi 23 ans, elle aussi révélation de la saison : Jeanne Richard n’a cessé d’impressionner par sa régularité. Très souvent dans les cinq premières, déjà montée sur le podium à Ruhpolding, elle arrive avec de solides repères au tir et une préparation sérieuse. Impossible de ne pas la compter parmi les candidates aux podiums dès les premières courses.

Justine Braisaz-Bouchet : la championne imprévisible

Championne olympique de la mass start, championne du monde du sprint l’hiver dernier, Justine Braisaz-Bouchet possède un potentiel que peu peuvent revendiquer. Mais l’inconstance la poursuit : brillante un jour, en difficulté le lendemain, notamment derrière la carabine. Une chose est sûre : en année olympique, elle sera l’une des têtes d’affiche du circuit.

LES HOMMES : UNE ARMÉE DE TALENTS

Eric Perrot : le nouveau patron ?

Champion du monde de l’individuel, double vainqueur en mass-start l’hiver dernier, 3e du général : Eric Perrot apparaît comme l’un des favoris naturels de la saison. À 24 ans, le Savoyard doit désormais confirmer qu’il n’est plus seulement une promesse mais l’un des hommes forts du biathlon mondial.

Quentin Fillon Maillet : l’expérience pour atout

Avec le plus grand nombre de victoires en Coupe du monde parmi les biathlètes en activité, « QFM » reste une valeur sûre. Freiné par un tir couché défaillant l’an dernier, il a travaillé tout l’été pour corriger ces lacunes. À 33 ans, il vise avant tout un pic de forme pour les Jeux olympiques, sans négliger une place dans la course au général.

Émilien Jacquelin : imprévisible, mais dangereux

Difficile à cerner, Émilien Jacquelin navigue entre éclats fulgurants — victoire dès la première course à Kontiolahti, puis une autre après les Mondiaux — et passages à vide (Mondiaux manqués, absence du relais). Mais lorsqu’il est dans un bon jour, le Villardien peut battre n’importe qui. Une énigme… mais une énigme redoutable.

Fabien Claude : le talent en quête d’un grand jour

Médaillé en relais mais encore vierge de podium individuel majeur, Fabien Claude demeure un pilier des Bleus. Cinq podiums en carrière mais jamais la victoire : la marche n’est pas haute, mais elle reste à franchir. À 30 ans, le Vosgien sait que le temps presse.

Émilien Claude : l’élan freiné par une hernie

Le cadet du trio familial a décroché son premier podium individuel l’hiver dernier et une médaille d’argent en relais aux Mondiaux. Mais une opération d’une hernie discale en septembre pose question sur son état de forme. S’il est à 100 %, il pourrait à nouveau surprendre.

Antonin Guigonnat : dernière danse pour un billet olympique ?

Devenu père, l’Annecien s’était éloigné du groupe l’hiver dernier avant de revenir cet été avec l’ambition d’arracher une place aux Jeux. À 34 ans, après deux saisons instables et quelques passages en IBU Cup, il joue peut-être sa dernière carte.

UNE CONCURRENCE FÉROCE CHEZ LES FEMMES

Les places pour les JO ne sont pas encore distribuées, et si cinq biathlètes — Jeanmonnot, Braisaz-Bouchet, Simon, Richard et Michelon — faisaient partie du groupe Coupe du monde lors de la préparation, rien n’est acquis.

Grâce à son titre en IBU Cup, Camille Bened offre aux Bleues un dossard supplémentaire ce week-end à Östersund. Avec Gilonne Guigonnat et Amandine Mengin, elles seront sept Françaises au départ, toutes déterminées à bousculer la hiérarchie.

Conclusion : la France, une puissance totale en quête de confirmation

Avec plusieurs athlètes capables de viser le top 10 mondial — voire le gros globe — dans les deux équipes, la France aborde cette saison comme l’une des nations les plus redoutées.

La densité, l’expérience, la jeunesse et le potentiel olympique forment un cocktail explosif. Mais il faudra assumer ce statut semaine après semaine.

Le rendez-vous est pris : à Östersund, la chasse aux globes recommence.

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