Loïs Boisson remporte son premier titre WTA

Deux mois après avoir électrisé Roland-Garros en atteignant les demi-finales à la surprise générale, Loïs Boisson a confirmé qu’elle n’était pas un simple feu de paille. Ce dimanche, la jeune Dijonnaise de 22 ans a conquis le premier titre WTA de sa carrière en remportant la finale du tournoi de Hambourg face à la Hongroise Anna Bondar, tenante du titre, en deux sets accrochés (7-5, 6-3). Une consécration qui la propulse au 44e rang mondial, lui ouvrant les portes du top 50 pour la première fois.

Une victoire qui en dit long

Certains sceptiques ne manqueront pas de relativiser ce succès, arguant qu’il s’agit « seulement » d’un WTA 250, ou que le tableau ne comptait qu’une joueuse du top 50 — Dayana Yastremska, 39e, battue par Boisson en demi-finale. Mais ces critiques passent à côté de l’essentiel : Loïs Boisson inscrit son nom au palmarès d’un tournoi professionnel et confirme une progression constante, méthodique, entamée bien avant sa percée sur la terre battue parisienne.

Il faut aussi souligner l’importance symbolique de cette victoire pour le tennis féminin français. Depuis le sacre de Caroline Garcia au Masters de 2022, plus aucune joueuse tricolore ne s’était imposée sur le circuit WTA. Boisson rompt cette disette et incarne désormais, sans fanfare mais avec fermeté, le renouveau de la discipline en France.

Une finale sous tension... puis maîtrisée

D’ordinaire si impassible sur le court, affichant un calme olympien à la limite du stoïcisme, Loïs Boisson a montré en début de match des signes rares de fébrilité. Menée 4-0 face à Bondar, elle semblait empruntée, comme paralysée par l’enjeu. Sa rivale, tacticienne avisée, avait bien identifié le revers de la Française comme point faible, l’attaquant systématiquement. Ce plan de jeu fonctionnait... jusqu’à ce que Boisson parvienne à inverser la dynamique.

Point après point, break après break, la Française a grignoté son retard, effacé les fautes, et repoussé les tentatives de son adversaire. Solide au moment de sauver trois balles de break à 5-5, elle a su faire basculer la manche en sa faveur, exploitant les erreurs de Bondar pour empocher le premier set 7-5.

La force mentale d’une future grande

Dans un deuxième acte tout aussi disputé, où les deux serveuses ont peiné à faire la différence, c’est au mental que Boisson a fait la différence. Sa régularité et sa combativité ont fini par user Bondar, dont le jeu devenait de plus en plus erratique à mesure que la pression montait. Si la Française a connu quelques moments d’imprécision — un lob dans la raquette, un smash hors des limites —, elle n’a jamais perdu le fil du match.

Avec lucidité et sérénité, elle a su garder la tête froide pour conclure 6-3 et sceller une victoire pleine de maturité.

Un palier franchi, sans se laisser griser

Modeste et méthodique, Boisson refuse de s’enflammer. Classée désormais 44e mondiale, elle garde les pieds sur terre. Le classement ? « Ce n’est pas une obsession », répète-t-elle. L’important, pour elle, reste la progression, les étapes franchies, les performances dans les grands tournois.

Ce titre n’est sans doute qu’un début. L’an passé, une grave blessure avait freiné son élan. Cette année, elle fait un retour tonitruant, symbole de résilience et de détermination. À 22 ans, la nouvelle patronne du tennis féminin français affiche une ambition discrète mais affûtée : construire une carrière durable et marquer son époque.

Un vent nouveau souffle sur le tennis français

La victoire de Loïs Boisson à Hambourg n’est pas seulement celle d’une joueuse prometteuse. C’est aussi un signal fort pour le tennis féminin tricolore, en quête de nouvelles figures depuis plusieurs saisons. Après Caroline Garcia, Marion Bartoli ou encore Amélie Mauresmo, la relève semble enfin assurée.

Avec sa régularité, son intelligence tactique et une solidité mentale déjà impressionnante, Boisson incarne ce renouveau. Une étoile montante qui pourrait bien, dans les années à venir, illuminer encore davantage le circuit WTA.