Teddy Riner choisit Darcel Yandzi comme coach

Teddy Riner choisit Darcel Yandzi comme coach

Nico Par Nico

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Teddy Riner entre dans une nouvelle phase de sa carrière. En marge de la seconde édition de la Riner Cup, organisée ce week-end à Clichy-la-Garenne, le triple champion olympique a annoncé avoir choisi Darcel YANDZI comme nouvel entraîneur pour l’accompagner vers son ultime défi : les Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028.

INFO L'ÉQUIPE. Teddy Riner a décidé de faire confiance à Darcel YANDZI, ancien champion d'Europe, pour l'entraîner. https://t.co/tRFgPi4vrK pic.twitter.com/nt4YQUAAZC

— L'Équipe (@lequipe) November 15, 2025

Un choix validé par la Fédération

Devant L’Équipe, Riner a confirmé que son choix est désormais acté :

« Ça y est, c’est officiel, j’en ai parlé à Stéphane Nomis, il l’a validé. »

Cette décision marque un tournant après plusieurs années d’ajustements dans son encadrement. Pendant près de vingt ans, le colosse français avait travaillé sous la direction de Franck CHAMBILY, avant de rappeler Christian Chaumont cinq mois avant les JO de Paris 2024, pour un ultime sprint qui s’est conclu par deux nouvelles médailles d’or (individuelle en +100 kg et par équipes mixtes).

Riner et Chaumont ont toutefois décidé, d’un commun accord, de mettre fin à leur collaboration après les Jeux.

Un entraîneur envisagé puis écarté

Initialement, Riner avait pensé confier sa préparation à Éric Despezelle. Mais la suspension de ce dernier pour deux ans de carte professionnelle, après une plainte pour agression sexuelle, a définitivement fermé cette piste.

Il a donc fallu trouver un nouvel architecte pour bâtir la route vers Los Angeles. Et le nom de Darcel YANDZI s’est naturellement imposé.

Darcel YANDZI, un retour attendu

L’idée n’est pas nouvelle. Déjà lors de l’olympiade précédente, Riner avait montré un intérêt pour collaborer avec Yandzi, mais le projet n’avait pas pu aboutir.

« On lui avait un peu savonné la planche, explique Riner. Là, il a les armes et les clés pour pouvoir interagir en direct avec moi. »

À 52 ans, Darcel YANDZI, champion d’Europe 1993 (-78 kg) et médaillé de bronze mondial la même année, connaît parfaitement l’exigence du très haut niveau. Réputé pour son judo ultra explosif, il a marqué sa génération… avant d’être dépassé en précocité par Riner, titré mondial et européen dès 18 ans.

Des tests concluants

Riner a récemment testé la collaboration lors de trois semaines de stage. Et les résultats l’ont convaincu :

« On a fait une séance avec un mec qui me pose souci. En général, je le fais tomber au bout de 7-8 minutes. Darcel m’a proposé des combats de trois minutes : j’en ai mis quatre. Avec les nouveaux trucs qu’on a bossés. »

L’approche technico-tactique de Yandzi a particulièrement séduit le champion, notamment face aux gauchers, un profil qui lui a souvent posé problème :

« Ça fait des années que j’essaie de trouver la solution. Lui, il arrive, il me dit : j’ai beaucoup regardé de vidéos sur toi… Et en très peu de temps, ça marche. »

Objectif : se réinventer encore

À 36 ans, avec vingt ans de carrière derrière lui, Riner sait qu’il doit sans cesse se réinventer pour rester au sommet.

« Ce que j’attends d’un entraîneur aujourd’hui, c’est de régler les petits détails pour être encore meilleur. »

La collaboration avec Yandzi doit lui permettre de franchir ce nouveau cap et de préparer au mieux ce qui sera sa sixième et dernière olympiade.

Vers un retour en compétition cet été ?

Avec son entraîneur désormais officialisé, Riner va pouvoir structurer son programme de stages à l’international — Japon, Mongolie, Brésil — où l’opposition est plus relevée qu’en France.

Une question demeure : quand reviendra-t-il en compétition ?

Il n’a plus combattu depuis les JO 2024, mais une date semble se dessiner.

Le nouvel Grand Chelem de Genève, prévu en août prochain, pourrait marquer son retour sur les tatamis. Un rendez-vous stratégique, placé deux mois avant les Mondiaux 2028 à Bakou, qu’il n’a plus disputés depuis 2023.

Un retour aux Championnats du monde pour un douzième titre en +100 kg ?

« Ça trotte dans ma tête. Mais tout va dépendre de mon poids, parce que là, j’ai déjà envie de combattre. »

Il avoue d’ailleurs devoir encore perdre « une bonne dizaine de kilos » et admet avoir voulu participer au Grand Chelem d’Abu Dhabi en novembre, avant que son staff ne s’y oppose.