Léna Grandveau, la prestation convaincante

Après un premier match tronqué par un carton rouge, Léna Grandveau a répondu présent ce samedi à Oradea lors de la victoire des Bleues contre la Roumanie (24-30). Une prestation solide qui confirme son rôle grandissant au sein de l’équipe de France.

Une revanche bien saisie

Jeudi, la jeune demi-centre de Metz (22 ans, 1,71 m) avait quitté ses coéquipières en larmes après seulement sept minutes de jeu, exclue pour une faute défensive sur l’ailière roumaine Mihaela Mihai. Un coup dur alors qu’elle tenait une rare titularisation dans un rôle de meneuse face à l’absence de Grace Zaadi et Tamara Horacek.

Deux jours plus tard, Grandveau a effacé ce souvenir douloureux de la plus belle des manières. Alignée de nouveau au poste de demi-centre par Sébastien Gardillou, elle a pris les rênes de l’attaque tricolore, inscrivant le premier but de la rencontre et provoquant un penalty dans les premières minutes. Au total, elle termine avec 4 réalisations (8 tirs) et 2 penalties obtenus, symbole d’une prestation pleine d’allant et de caractère.

« Ça me touchait de quitter l’équipe jeudi sur un truc bête. Mais aujourd’hui, j’ai pu me libérer et oublier ce qui s’était passé », a-t-elle confié après la rencontre.

Le sélectionneur séduit

Le coach français n’a pas caché sa satisfaction :

« Je suis content qu’elle ait pu finir le match ! J’aurais aimé qu’elle s’exprime davantage jeudi, mais elle l’a fait de belle manière aujourd’hui », souriait Gardillou.

Grandveau s’est même offert quelques minutes à l’arrière droite, un poste où elle avait brillé en finale du Mondial 2023 contre la Norvège. Polyvalente et disponible, elle assume son rôle avec maturité :

« Je me suis sentie bien partout, ça m’était égal. S’il faut aider à droite, je le ferai sans souci. »

Une trajectoire déjà riche

Phénomène annoncé dès l’adolescence, Léna Grandveau a connu un parcours semé d’embûches avec les disparitions successives de ses deux premiers clubs professionnels, Bourg-de-Péage (2022) puis Nantes (2024). Désormais épanouie à Metz, elle enchaîne les responsabilités et les sélections (51 déjà), confirmant sa place parmi les cadres en devenir.

Aux Jeux de Paris comme à l’Euro 2024, elle avait eu du mal à retrouver son meilleur niveau, sans doute perturbée par ces changements incessants. Mais l’été dernier lui a offert une coupure salvatrice, et la joueuse semble aujourd’hui armée pour franchir un nouveau cap.

Le Mondial comme tremplin

La pause maternité d’Estelle Nze Minko lui ouvre encore davantage d’espace dans la rotation française. Gardillou compte sur elle pour diriger le jeu lors du prochain Mondial (26 novembre – 14 décembre, Allemagne et Pays-Bas). Une compétition qui pourrait l’installer définitivement comme chef d’orchestre des Bleues, avant les Jeux olympiques 2028 à Los Angeles.

« J’ai toujours aimé prendre le ballon et jouer les grands matches. Je serai prête à assumer toutes les responsabilités », lance-t-elle avec détermination.

Une promesse en passe de devenir certitude

À seulement 22 ans, Léna Grandveau incarne l’avenir de l’équipe de France. Entre talent, caractère et maturité précoce, la Messine semble avoir trouvé l’équilibre pour transformer son potentiel en leadership. Samedi, face à la Roumanie, elle a prouvé qu’elle avait l’étoffe pour guider les Bleues vers leurs prochaines grandes conquêtes.