Pas de championnat du monde 2027 à Montpellier

Nico Par Nico

Publié le

Coup dur pour le tennis de table français. Ce mardi à Doha, les membres de l’assemblée générale de la Fédération internationale de tennis de table (ITTF) ont tranché : les Championnats du monde individuels 2027 auront lieu à Astana, au Kazakhstan, au détriment de Montpellier, ville candidate portée par l’enthousiasme suscité par les frères Lebrun.

Montpellier battue malgré un excellent dossier

Tout semblait pourtant bien engagé pour la candidature montpelliéraine. Portée par la dynamique du tennis de table français, et notamment la notoriété grandissante des jeunes Alexis et Félix Lebrun, Montpellier avait présenté le dossier jugé le plus solide par l’ITTF. Mais cet avis consultatif n’a pas suffi à convaincre les votants.

Réunie à Doha, l’assemblée générale a procédé au vote selon le principe d’un pays, une voix. Trois villes restaient en lice : Montpellier, Astana (Kazakhstan) et San José (États-Unis), après le retrait récent de la Chine et du Brésil, désormais candidats pour l’édition 2029. San José a été éliminée dès le premier tour, avec 18,63 % des voix, tandis que Montpellier recueillait 38,73 %. Mais au second tour, Astana a renversé la tendance, s'imposant avec une majorité (les pourcentages exacts n'ont pas été précisés).

Le Kazakhstan, une destination inattendue

Le choix d’Astana s’inscrit dans une stratégie d’internationalisation plus politique que sportive. À l’image de Houston (2021), Durban (2023) ou encore Doha (2025), le Kazakhstan rejoint la liste des pays accueillant les Mondiaux sans tradition forte dans le tennis de table. Un paradoxe, alors que le pays ne possède ni palmarès notable ni structure d’élite dans la discipline.

Cependant, l’implantation politique locale a joué en faveur de cette désignation : le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev a lui-même longtemps dirigé la Fédération nationale de tennis de table, pesant certainement dans la balance en matière d’influence et d’engagement financier.

Une dynamique internationale qui échappe à la France

Ce revers intervient dans un contexte où la France affirme de plus en plus sa présence sur la scène internationale du tennis de table, tant sur le plan sportif qu’organisationnel. Montpellier, forte d’un engouement populaire, d’infrastructures solides et d’un projet fédérateur, espérait capitaliser sur cette dynamique.

Mais cette décision montre une fois de plus que la logique diplomatique et géopolitique peut primer sur des critères purement sportifs ou techniques. Le projet montpelliérain, pourtant jugé "modèle" par l'ITTF, devra patienter, sans doute pour une future candidature.

Prochaines étapes : Fukuoka, Londres, Rio

Le calendrier des prochaines éditions mondiales s’étoffe ainsi :

2025 : Mondiaux individuels à Doha (Qatar)

2026 : Mondiaux par équipes à Londres (Royaume-Uni) – célébration du centenaire

2027 : Mondiaux individuels à Astana (Kazakhstan)

2028 : Mondiaux par équipes à Fukuoka (Japon)

2029 : Mondiaux individuels à Rio de Janeiro (Brésil)

Une répartition qui traduit l’ambition de la Fédération internationale d’ouvrir de nouveaux territoires, quitte à délaisser, pour un temps, les bastions historiques de la discipline.

Une déception, mais pas un désaveu

Pour la France, et plus particulièrement pour Montpellier, cette non-sélection est une déception, mais certainement pas un échec. Le soutien populaire, les infrastructures existantes et le vivier de talents en pleine explosion renforcent la légitimité d’une future candidature. Le rêve des Mondiaux en France reste donc vivace, peut-être pour 2031 ou au-delà.

En attendant, le Kazakhstan s'apprête à accueillir le monde du ping-pong, espérant y voir naître une nouvelle culture autour de la petite balle blanche.

Actualités en rapport