Angleterre - France: un Crunch pour un trophée

Nico Par Nico

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Comme un parfum de revanche flotte sur Twickenham ce samedi (17h45), théâtre d’une finale tant attendue entre la France et l’Angleterre pour la dernière journée du Tournoi des Six Nations féminin. D’un côté, les Red Roses, invincibles et archi favorites, n°1 mondiales en quête d’un septième Grand Chelem consécutif. De l’autre, des Bleues revanchardes, qui n’ont rien à perdre et espèrent mettre fin à une série noire de quatorze défaites d’affilée face aux Anglaises.

Un Crunch pour une finale de rêve

Les organisateurs ont bien fait les choses. Pour la quatrième année consécutive, le calendrier offre un Crunch en clôture du Tournoi, et cette fois encore, c’est une véritable finale. Si l’Angleterre a déroulé jusqu’ici (33 essais, +184 de différence de points), la France a dû batailler, notamment lors d’un match accroché contre l’Italie la semaine passée, remporté sur le fil (21-34).

Malgré les alertes et les doutes, les joueuses de Gaëlle Mignot et David Ortiz seront bien au rendez-vous. Le parcours n’a pas été un long fleuve tranquille : un premier match tendu à Belfast à 14 contre 15, puis une prestation brouillonne à Parme, où le stress a semblé les rattraper. Mais aujourd’hui, place à la finale, au défi ultime.

Faire mentir les pronostics

Les chiffres parlent contre les Bleues. L’Angleterre écrase la concurrence depuis plusieurs saisons, impose un jeu structuré, puissant et varié. Pourtant, Marine Ménager, co-capitaine du XV de France, veut croire à l’exploit :

« Oui, c’est la meilleure équipe du monde. Non, les stats ne sont pas en notre faveur. Mais en rugby, on a vu des équipes archi favorites tomber. Et nous, on ne s’est jamais vues perdantes. »

Les Françaises savent ce qu’il faudra changer. Mieux tenir le ballon, varier leur jeu, éviter de s’en débarrasser trop vite au pied, comme en Italie où elles ont souffert des retours adverses. Et surtout, rester disciplinées dans les phases statiques, où les ballons portés anglais sont souvent destructeurs.

Un défi physique, mais aussi psychologique

Les Red Roses, sous la houlette de John Mitchell, ont géré leur effectif de manière méthodique, alternant les compositions pour aligner leur meilleure équipe en vue de ce choc. Leur seule alerte : une première période serrée en Irlande (7-5 à la mi-temps), vite corrigée par un 42-0 en seconde.

Mais le rugby n’est pas une science exacte. David Ortiz veut croire à un plan de match capable de semer le doute chez les favorites :

« Elles sont très efficaces sur leurs points forts. Mais aujourd’hui, elles ont aussi appris à jouer large, à occuper le terrain. Pour nous, la clé sera de tenir le bras de fer, d’imposer notre rythme. »

L’ombre d’un précédent plane : en 2023, déjà à Twickenham, les Françaises avaient frôlé l’exploit. Menées 33-0 à la pause, elles étaient revenues jusqu’à 38-33, devant 58 000 spectateurs. Ce souvenir reste dans les têtes : « Ce match a marqué notre chemin, avoue Ménager. On sait qu’elles démarrent fort. À nous de répondre dès le coup d’envoi. »

Un avant-goût de Coupe du monde

Au-delà du Tournoi, ce match a tout d’un test grandeur nature pour la Coupe du monde 2025, où les ambitions françaises sont réelles. Twickenham, stade mythique du rugby mondial, pourrait être le théâtre d’un renversement de dynastie. Pour cela, les Bleues devront puiser dans leur collectif, dans leur capacité à résister à la tempête, et à incarner pleinement ce fameux « jeu à la française » qui mêle flair, audace et cœur.

Ce samedi, ce n’est pas seulement un titre qui se joue. C’est une page d’histoire à écrire. Et les Bleues en ont assez tourné sans en être les héroïnes.

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